"L'expertise du pharmacien pour un meilleur accès aux médicaments", tel est le thème du 2e Congrès national de pharmacie ouvert vendredi soir au Centre international des conférences d'Alger. Ce rendez-vous académique, qui réunit pendant trois jours des experts pharmaceutiques, des chercheurs et des professionnels de la santé, intervient à une période précédant des débats qui seront ouverts prochainement à l'APN, à l'occasion de la présentation du projet de la nouvelle loi sanitaire. Lequel projet promet, selon ses promoteurs, la mise à niveau du système national de santé et la réorganisation du secteur de pharmacie en Algérie. Organisé par la Fédération algérienne de pharmacie (FAP), le deuxième congrès se veut, selon les organisateurs, d'être une plateforme d'échange d'expériences et de connaissances, et de débattre des nouvelles missions et des nouvelles pratiques du pharmacien, au vu des mutations que connaissent et le secteur et la société. Pour le président de la Fédération algérienne de pharmacie (FAP), le Pr Réda Djidjik, "la rencontre d'aujourd'hui sera saisie par les chercheurs pour discuter des possibilités de l'amélioration de l'accès aux médicaments en développant le système de santé en Algérie. Le pharmacien reste le garant de la santé de nos concitoyens, parce qu'il est présent partout, même dans les zones enclavées. Le pharmacien demeure un acteur de proximité essentiel dans la chaîne de santé". Il faut savoir, en outre, que les nouvelles missions du pharmacien sont principalement liées à la pharmacie clinique, la pharmacie hospitalière et la pharmacie industrielle. Ces nouvelles spécialités sont déjà enseignées en graduation à la faculté et seront aussi enseignées en post-graduation. Les pharmaciens seront appelés, dit-on, à jouer un rôle dans la prise en charge thérapeutique du malade. Aussi, le pharmacien hospitalier aura désormais un rôle fondamental dans un hôpital. Il sera considéré au même titre qu'un autre membre du plateau technique médical de l'hôpital, à l'image de celui de la radiologie ou d'autres services. D'ailleurs, le projet de nouvelle loi sanitaire qui viendra remplacer celle datant de 1985 consacre une disposition au nouveau statut et les missions du pharmacien hospitalier. Par le passé, le professionnel de la pharmacie hospitalière était considéré comme un simple magasinier qui gérait les stocks de médicaments. Les organisateurs de cette manifestation scientifique estiment qu'il est temps d'ouvrir un débat pour discuter des voies et moyens de nature à développer l'industrie pharmaceutique et le rôle que doit jouer l'Etat. Le ministre de la Santé, Hasbellaoui, a insisté, d'ailleurs, lors de son intervention sur les nouveautés qui seront introduites dans le secteur de la pharmacie, à la faveur du projet de la nouvelle loi sanitaire. "Dans le cadre du projet de nouvelle loi sanitaire, les pouvoirs publics ont la ferme intention de faire en sorte que la traduction juridique de la nouvelle politique pharmaceutique assure la mise en place de mécanismes novateurs. Cette nouvelle stratégie viendra, en fait, encourager la production nationale des médicaments, promouvoir la prescription et la consommation des médicaments génériques, normaliser les protocoles thérapeutiques et assurer l'approvisionnement du marché." Plus loin, le représentant du gouvernement rappellera que l'ancienne politique pharmaceutique mise en place au milieu des années 1990 avait vocation à casser la logique de la pénurie cyclique. "Aujourd'hui, cette politique nécessite d'être revisitée et adaptée à l'effet de consolider les acquis et de corriger les dommages collatéraux", dira encore le ministre. Sur le plan pratique, le président de la FAP précisera que le rôle du pharmacien ne se limitera pas uniquement à mettre un lot de médicaments à la disposition du patient, car il sera désormais appelé aussi "à prodiguer des conseils aux malades notamment chroniques. Il est en mesure d'accompagner le malade durant son traitement. D'autant plus que le patient, de nos jours, est exposé à de nouvelles pathologies et est informé sur les progrès du domaine médical, ce qui l'amène à être plus exigeant en termes de qualité de soin". Hanafi H.