Le parti du FLN est sorti vainqueur des élections locales de ce jeudi. Il a remporté, selon les premiers résultats annoncés par le ministre de l'Intérieur, M. Bedoui, 603 Assemblées populaires communales, soit 30,56% des 1 541 communes, et 711 sièges des APW, soit 35,48%. Raison pour laquelle s'est félicité son secrétaire général, Djamel Ould Abbes, qui paraissait très satisfait de cette nouvelle performance du parti. En réaction à cette annonce, Ould Abbes a rappelé que, désormais, le FLN est majoritaire dans toutes les assemblées élues, allant des deux Chambres du Parlement, l'APN et le Conseil de la nation, aux APW et APC, confortant ainsi sa place de première force politique nationale. "Ces résultats sont un camouflet pour ceux qui remettent en cause la position du parti au niveau local et national", dit-il, cela, a-t-il argumenté, grâce à la politique de rajeunissement de sa formation politique. Autrement dit, grâce à sa politique, qui est différente de celle de ses prédécesseurs, notamment celle de Belkhadem qu'il n'a pas raté d'égratigner au passage ; politique dont il se dit l'auteur du renouvellement. Et au passage, il a omis ou oublié de dire qu'il a laissé quelques plumes, cette fois-ci encore, comme lors des législatives de mai dernier en perdant des sièges. Rien de grave, puisque, minimisant le recul, il précisera que la direction du parti allait chercher à comprendre les raisons de la perte de certaines communes. Une manière implicite de reconnaître l'échec. Et vu ces performances, le successeur d'Amar Saâdani voudrait rester encore le temps de terminer son mandat à la tête du parti, soit en 2020. Occasion également pour lui de trancher la date de la session ordinaire du comité central du parti au lieu de céder aux pressions de ses adversaires qui réclamaient une session extraordinaire pour lui demander des comptes. Cela du point de vue d'Ould Abbes qui s'appuie sur le résultat global qui est largement favorable au FLN, et sous cet angle, il a raison. Sauf que dans le détail, le résultat de ces locales ressemble à celui des législatives où le FLN avait gagné des voix, mais perdu des sièges. Si le RND, son allié et frère ennemi, a enregistré des avancées lors de ces deux scrutins, le FLN a enregistré, lui, un recul que confirment les résultats du scrutin de jeudi. En effet, avec 603 communes gagnées, le FLN en a perdu en chemin presque 400 autres, bien loin de son score des élections locales de 2012. Pour autant, malgré les progressions du RND et la confirmation de la tendance au recul du FLN, les voix perdues n'ont pas profité aux partis de l'opposition présents en force lors de ce scrutin. En effet, les voix perdues par le FLN sont tombées entre les mains du Front El-Moustakbal, le parti d'Abdelaziz Belaïd, un transfuge du FLN, proche du pouvoir. Et à un degré moindre dans le compte du MPA d'Amara Benyounès, également proche du pouvoir. Et plus loin, le TAJ d'Amar Ghoul. En définitive, les voix qui ont échappé au FLN ne sont pas allées loin, elles ont atterri dans sa périphérie immédiate. Ce que prouvent également les scores réalisés par les partis de l'opposition, faibles pour certains, alors que les islamistes et le PT ont été laminés. Et en tout état de cause, le premier perdant est le FLN, même s'il garde la majorité. Djilali B.