Une crise économique qui s'étale dans la durée, le nombre de harragas toujours plus important, les inégalités sociales de plus en plus visibles, la captation du pouvoir, les scandales financiers qui ébranlent des hommes du pouvoir, une justice à deux vitesses, des médias qui font dans la désinformation, voila le scénario explosif décrit par le youtubeur Anes Tina et le rappeur Lotfi double kanon de la situation algérienne. Même si l'engagement politique de rappeur n'est pas nouveau, celui de Anes Tina est récent. A l'instar de l'autre Youtubeur, DzJoker, c'est à la veille des élections qu'ils postent leurs vidéos respectives sur les réseaux sociaux, où ils descendent en flèche la compagne électorale qui vient juste de se terminer et à quelques jours du scrutin. Malgré les vives critiques de certains cercles proches du pouvoir, l'adhésion du public est totale et leurs vidéos cumulent à elles seules près de 17 millions de vue. D'humoriste à leader d'opinion après s'être fait connaître par leurs vidéos drôle sur le réseau social YouTube, ou ils tournent en dérision les petits tracas du quotidien. Les deux jeunes de 28 et 27 ans s'attaquent à un dossier brûlant, l'injustice et le désespoir que vivent une grande majorité de la jeunesse du pays et le grand fossé qui s'est creusé entre cette jeunesse et leurs dirigeants. Le 17 novembre dernier Anes tina récidive avec sa vidéo « rani zaafen » (je ne suis pas content), une vidéo de plus de cinq minutes où il dénonce encore une fois les agissements des dirigeants et leurs privilèges. En même temps, il décrit la précarité et le mal être d'une société au bord de l'implosion. Ses différents messages ne sont au juste que des messages d'alerte sur une situation dangereuse qui peut exploser à tous moment. Ils sont aussi des appels au changement de la part d'une population qui a tant souffert. Pourvu qu'ils soient entendus. Nadhir CHIHEB Partenariat Réd-DIG-"Liberté"#RDL/Le Cercle (ESAA)