Les dirigeants africains et européens, réunis mercredi et jeudi à Abidjan (Côte d'Ivoire) dans le cadre du 5e sommet Union africaine-Union européenne, sont favorables à l'instauration d'une nouvelle approche économique entre les deux continents pour l'établissement d'un partenariat économique durable, équilibré et équitable. Lors d'une conférence de presse, organisée, jeudi, à l'issue de ce sommet, le président guinéen, Alpha Condé, dont le pays assure la présidence actuelle de l'Union africaine (UA), a assuré que "l'Afrique était décidée à prendre son destin en main", évoquant notamment le volet économique, indispensable pour le développement du continent. M. Condé a affirmé que "lors de discussions franches avec les Européens durant ce sommet, il a été convenu d'ouvrir une nouvelle page de partenariat entre les deux continents, avec l'intensification des efforts et des investissements d'égal à égal en faveur de l'Afrique". Il a ainsi considéré que la coopération entre l'Afrique et l'Europe ne devrait plus reposer sur les aides et les contributions, mais plutôt sur les investissements et des partenariats gagnant-gagnant permettant à chacune des deux parties de tirer profit des points forts de l'autre, et d'être complémentaires pour l'intérêt des deux continents. Pour sa part, le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souligné qu'entre l'Afrique et l'Europe, les relations économiques doivent s'établir sur la base d'un partenariat d'égal à égal, profitables aux deux parties à travers des investissements majeurs, susceptibles de développer le continent africain et de servir également l'intérêt de l'Europe. Il a, à cet effet, rappelé que "l'Europe avait décidé de consacrer un plan d'investissements de plus de 44 milliards d'euros en Afrique d'ici 2020", précisant que c'est aux dirigeants africains et opérateurs de choisir les domaines qui peuvent accueillir ces investissements. Pour sa part, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a affiché la volonté de l'Europe d'intensifier ses investissements en Afrique dans un cadre de partenariat durable et équilibré, permettant d'assurer le développement et la prospérité des deux continents. Intervenant à la même occasion, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, a insisté sur le partenariat équitable qui doit régir les relations économiques entre l'Afrique et l'Europe, soulignant le rôle important de la jeunesse qui doit être un moteur de croissance économique pour les deux continents. De son côté, le président du Parlement panafricain, Roger Nkodo Dang, a insisté sur la nécessité de définir la manière avec laquelle l'UA et l'UE doivent établir leur partenariat, soulignant que le renforcement du dialogue et des négociations entre les deux continents permettront de trouver un accord fixant les priorités et les objectifs de chacun. Une vision partagée par le président du Parlement européen, Antonio Tajani, qui a affirmé que les pays européens et africains devraient changer leur approche qui ne doit plus reposer sur l'aide au développement, mais sur un partenariat d'égal à égal avec des investissements massifs axés sur le développement des personnes et de l'économie réelle pour développer le continent africain. C'est dans cet objectif que le président ivoirien, Allassane Ouattara, a appelé les pays européens à accroître leurs investissements en Afrique, notamment, dans les infrastructures, l'énergie et le numérique. C'est ainsi que dans leur déclaration finale, sanctionnant les travaux de ce sommet, les dirigeants africains et européens se sont engagés à intensifier leurs efforts conjoints pour promouvoir la transformation économique et le développement durable en Afrique. Ils se sont alors engagés à mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires pour soutenir les projets prioritaires communs, en utilisant des instruments et mécanismes intégrés, dans le contexte de la relation unique entre l'Afrique et l'UE, notamment, en termes d'échanges commerciaux et d'investissements. Les investissements prévus en Afrique sont destinés, notamment, aux secteurs de l'agriculture, l'agro-industrie, l'industrie, les énergies renouvelables ainsi que le numérique. R. I./Agences