La justice espagnole a refusé hier la liberté provisoire à quatre dirigeants séparatistes poursuivis pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne tandis qu'à Bruxelles la justice belge a affirmé qu'elle se prononcera sur le sort des quatre autres dirigeants catalans le 14 décembre. La décision de la justice espagnole est tombée à quelques heures du lancement officiel de la campagne pour les élections régionales du 21 décembre en Catalogne, convoquées par Madrid en réponse à la proclamation d'indépendance de cette riche région du nord-ouest de l'Espagne. Le juge d'instruction de la Cour suprême espagnole a décidé hier de maintenir en détention provisoire le vice-président catalan destitué Oriol Junqueras et trois autres inculpés, et de libérer sous caution six autres anciens "conseillers" (ministres) de l'Exécutif catalan. Junqueras, l'ancien "conseiller" (ministre) de l'Intérieur Joaquim Forn et les chefs des associations séparatistes ANC, Jordi Sanchez (qui a démissionné depuis), et Omnium Cultural, Jordi Cuixart, resteront en prison en raison du "risque de récidive", selon un communiqué de la cour. Les six autres dirigeants détenus pourront être remis en liberté moyennant paiement d'une caution de 100 000 euros chacun, a décidé le juge d'instruction. Par ailleurs, le président catalan déchu, Carles Puigdemont et quatre de ses anciens ministres, exilés en Belgique, seront fixés sur leur sort le 14 décembre prochain, ont annoncé hier leurs avocats belges. Le juge belge chargé d'examiner le mandat d'arrêt européen (MAE) émis par l'Espagne à l'encontre de Puigdemont et de quatre de ses ex-conseillers après la déclaration unilatérale d'indépendance de leur région fin octobre, a annoncé que la Chambre du conseil rendrait sa décision sur leur extradition vers l'Espagne le 14 décembre prochain. Selon l'un des avocats belges des dirigeants catalans, Me Christophe Marchand qui s'exprimait à la sortie de l'audience devant la chambre du Conseil du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles qui doit statuer sur leur sort, "le procureur a demandé l'exécution du mandat d'arrêt". Les cinq ex-dirigeants catalans visés par un mandat d'arrêt européen ont comparu hier devant la chambre du Conseil lors d'une audience à huis clos qui a commencé peu après 9h (heure locale). Les avocats des dirigeants catalans déchus comptent épuiser tous les recours pour empêcher leur extradition vers l'Espagne, relevant l'existence de "risque de violation des droits fondamentaux". R. I./Agences