L'Algérie mettra incessamment un système d'alerte rapide des produits non conformes à la réglementation, représentant un danger pour le consommateur. Le ministère du Commerce travaille sur ce projet depuis 2012. Le système d'alerte sera actionné en cas où des produits risquent de porter atteinte à la sécurité du consommateur tel que le stipule le décret 12-203. La tutelle peut ainsi faire un rappel de ces appareils en obligeant l'opérateur à retirer son produit du marché. Ce mécanisme peut dénoncer certaines pratiques déloyales, suivre leur traçabilité. Mieux, avec la modification de la loi 2009, l'on a introduit un article qui définira les spécifications techniques et les exigences de sécurité du produit. Cette mesure concerne, entre autres, les produits à haut risque constatés surtout durant la période hivernale, à savoir les appareils domestiques non conformes et dangereux pour les ménages. Le directeur de la qualité et de la consommation au ministère du Commerce, Sami Koli, fait état, durant la même période, de 1,36 million d'accidents domestiques, dus essentiellement au monoxyde de carbone et à l'origine de 132 décès. Jusqu'à juillet dernier, le bilan des services de contrôle indique que plus de 30 000 tonnes de produits ont été bloqués aux frontières pour non-conformité, soit une valeur de 7 000 milliards de dinars. Plus de 291 millions de dinars de marchandises ont été également saisies pour la même cause. Par ailleurs, M. Koli rappelle qu'en 2017, il a été enregistré 6 600 cas d'intoxications alimentaires, soit une évolution de 80%, dont 73% survenus lors de fêtes familiales. Autant de situations, commente-t-il, "qui échappent au contrôle officiel". Une chose est certaine, la préservation des droits des consommateurs et les moyens de lutte contre les pratiques commerciales déloyales viennent de faire l'objet de nouvelles dispositions, adoptées lors du dernier Conseil des ministres. La garantie du service après-vente couvrant les véhicules automobiles et les équipements domestiques, le droit à la sécurité et la santé des utilisateurs, la conformité des produits vendus sur le marché, de même que l'hygiène et la salubrité des denrées alimentaires sont autant d'aspects pris en compte dans la nouvelle loi. À propos de la décision unilatérale prise par les boulangers d'augmenter le prix de la baguette de pain, M. Koli, qui était hier l'invité de la radio Chaine III, affirme que cette infraction est liée aux pratiques commerciales. "Nous sommes interpelés aussi en matière de qualité et de conformité de la baguette qui doit répondre à des spécifications techniques qui la concernent en termes de composition, de longueur, de poids (250 grammes) et de réduction de quantités de sel utilisées dans sa fabrication", relève-t-il. Pour M. Koli, la baguette ordinaire coûte 7,50 DA, alors que le pain amélioré doit être vendu 8,50 DA. Tout en rappelant les déclarations du ministre du Commerce qui réfute toute hausse des prix, ce responsable avoue que "le dossier est ouvert pour des discussions entre partenaires, et non pour des négociations. Le but est de préserver les droits du consommateur qui exige un produit sain, loyal et marchand, et de protéger, dans le même temps, les acquis des professionnels qui exercent un métier noble, mais difficile". M. Koli souligne que le ministère est en train d'étudier plusieurs variantes avec les boulangers. B. K.