Estimant qu'il existait des "éléments de génocide" visant les musulmans Rohingyas en Birmanie, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a réclamé l'ouverture d'une enquête internationale. "Considérant la discrimination systématique dont sont victimes les Rohingyas (...) les tortures ou mauvais traitements (...) les déplacements forcés et la destruction systématique des villages (...) est-ce que quelqu'un peut nier la présence possible d'éléments de génocide ?", s'est interrogé Zeid Ra'ad Al Hussein lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme à Genève. Condamnant les attaques "massives, systématiques et d'une brutalité choquante" visant cette communauté, qui constitue la plus grande population apatride du monde, il a demandé aux 47 Etats membres du Conseil "de prendre les actions appropriées pour mettre un terme maintenant à cette folie". Pour rappel, l'ONU a déjà dénoncé à plusieurs reprises une "épuration ethnique" menée par les autorités birmanes, majoritairement bouddhistes. Le haut-commissaire a regretté que l'accès à l'Etat Rakhine n'ait pas été accordé à ses enquêteurs. Il a demandé au Conseil de recommander à l'Assemblée générale de l'ONU de mettre sur pied un "nouveau mécanisme impartial et indépendant (...) pour aider des enquêtes criminelles individuelles sur les responsables". Le haut fonctionnaire onusien a rappelé qu'il avait à plusieurs reprises signalé au Conseil des droits de l'homme et au Conseil de sécurité de l'ONU des allégations persistantes de graves violations des droits de l'homme par les forces de sécurité birmanes. Il a, cependant, déploré les poursuites visant de tels actes de violence, y compris des violences sexuelles, semblent être extrêmement rares. Evoquant l'accord signé le mois dernier entre le Bangladesh et la Birmanie pour le retour "dans les deux mois" des Rohingyas en Birmanie, Zeid Ra'ad Zeid a mis en garde contre un rapatriement prématuré. "Il doit être clair qu'aucun retour de réfugiés ne pourra intervenir sans une surveillance étroite des droits humains sur le terrain afin de leur assurer des conditions de vie dignes et en totale sécurité", a-t-il souligné. Merzak T./Agences