Le RPK appelle la jeunesse kabyle à recentrer son combat autour de son droit de développer sa langue à l'aide d'institutions propres à la Kabylie. Le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) s'implique dans le mouvement de la jeunesse kabyle, mené par les lycéens et les étudiants, né suite au rejet par la majorité parlementaire d'un amendement relatif à la promotion de la langue amazighe, proposé dans le cadre de la loi de finances 2018, par la députée du Parti des travailleurs, Nadia Chouitem. Dans une déclaration rendue publique hier, le RPK appelle la jeunesse kabyle à recentrer son combat autour de la "question primordiale", à savoir le projet de reconnaissance par l'Etat algérien d'un "statut politique particulier" de la Kabylie. "Le RPK appelle la jeunesse kabyle à recentrer son combat autour d'une question primordiale, à savoir que la véritable solution linguistique et culturelle passe, nécessairement, par la reconnaissance des droits collectifs de ses locuteurs et l'acceptation, par conséquent, que la communauté kabyle forme un peuple. Un peuple qui ne peut être dépossédé de la souveraineté de gérer et de développer sa propre langue à l'aide de ses institutions propres", lit-on dans le communiqué du RPK qui dénonce, au passage, le silence de l'APN face à la réaction "légitime" des citoyens de Kabylie. "Les instances de l'Assemblée nationale, au lieu de répondre et de s'expliquer face aux réactions légitimes des citoyens, exprimées dans un premier temps sur les réseaux sociaux, ont conforté, par leur silence, la thèse du rejet d'une loi sur la promotion de la langue amazighe", regrette le RPK. S'il "appuie toutes ces initiatives et se félicite de voir que le lien intergénérationnel sur la question identitaire est resté intact et se trouve même renforcé malgré la politique d'arabisation totale et agressive imposée (...) depuis l'indépendance", le RPK alerte, cependant, sur le danger de voir ce mouvement de protestation tourner à "la violence" ou faire l'objet d'une "manipulation", rappelant, au passage, les expériences douloureuses du Mouvement culturel berbère (MCB) dans les années 1990 et du mouvement citoyen de 2001. "Si toute mobilisation est à féliciter et à encourager, il ne faut pas hésiter à l'accompagner par un véritable débat pour éviter les impasses et les dérives vers la violence ou les manipulations", insiste le RPK qui estime que "sans clarification des objectifs et des enjeux, sans revendication claire, c'est, à coup sûr, rééditer les impasses auxquelles sont arrivés le MCB dans les années 1990 et le mouvement citoyen de 2001". Pour le RPK dont la déclaration signée du coordinateur Hamou Boumdiene, aujourd'hui, "une refondation de l'Etat s'impose". Il réclame "une refondation sur la base d'une forme de démocratie qui a fait ses preuves dans d'autres sociétés plurales donnant le droit aux communautés de gérer leurs spécificités à travers une autonomie politique consacrant la mise en place d'un Parlement et d'un gouvernement régionaux". F. A.