La charge de travail rend la mission des deux médecins spécialistes très difficile et le risque d'erreur et de mortalité très élevé. Le décès d'une femme après avoir accouché a ouvert une nouvelle fois le dossier de la maternité de Sétif, de la charge de travail et de l'absence d'un service en bonne et due forme à ladite structure devenue un véritable mouroir. En effet, plusieurs irrégularités et défaillances entravent la bonne marche du service. Il s'agit notamment de l'absence de résidents, car le service n'est pas assez étoffé pour assurer leur formation. Selon des spécialistes, le fait de ne pas ouvrir le résidanat dans la maternité d'un CHU qui dessert un bassin de plus de 5 millions d'habitants pénalise énormément la spécialité de gynécologie obstétrique. Cet état de fait profite aux cliniques privées où chaque spécialiste pratique jusqu'à 100 césariennes par mois. Un véritable lobby qui serait derrière le blocage de l'ouverture de services en bonne et due forme dans les différentes structures sanitaires de la wilaya, sans parler du manque de moyens les plus rudimentaires, dont les échographes à la maternité de Sétif. Pis encore, une dizaine de gynécologues exerçant dans des structures publiques de la wilaya ont les mains liées, puisque la charge de travail est très grande, voire insupportable. Les efforts du personnel médical et paramédical sont vains. La charge de travail à la maternité de Sétif, qui est la seule structure disposant d'un pavillon pour les grossesses à haut risque des parturientes présentant des grossesses de plus de 28 semaines, rend la mission des deux médecins spécialistes très difficile, et le risque d'erreur et de mortalité très élevé. Selon beaucoup de spécialistes, la mission chinoise à laquelle le département de Mokhtar Hasbelaoui a eu recours n'est pas en mesure de régler les problèmes de la maternité de Sétif, car il semble que les membres de la délégation ne sont que des obstétriciens et non des gynécologues et que leur rôle se limite à la pratique chirurgicale, à savoir les césariennes. La pratique médicale serait le dernier de leur souci. Souvent, ils refusent même de répondre aux médecins de garde qui ne savent à quel saint se vouer. Par ailleurs, le fait qu'un EHS spécialisé en gynécologie à El-Eulma n'assure pas l'hospitalisation des femmes présentant des grossesses à haut risque, et dont les prestations ne répondent pas à l'attente des malades et des parturientes, ne fait qu'accroître la charge sur la maternité de Sétif qui explose, car souvent on compte trois malades par lit, au point où les parturientes sont à même le sol. La disponibilité d'un seul bloc opératoire dans cette structure, où les responsables ne font rien pour améliorer les choses, fait de cette structure une simple salle d'accouchements par voix basse. Faouzi Senoussaoui