Sept ans après sa réalisation, la station d'épuration des eaux usées de Tihagouine n'a toujours pas résolu le problème des affluents pollués qui menacent sérieusement les habitants de Tagrambaït, une localité située aux confins de la commune de Tamanrasset. Les appels de détresse lancés par les villageois qui se disent livrés à eux-mêmes n'ont, semble-t-il, pas trouvé d'écho du fait du silence observé par les autorités concernées quant aux égouts qui se déversent à même les points d'irrigation. Quelque 500 âmes sont ainsi menacées par ce problème qui a également pollué nombre de puits alimentant les habitations en eau potable, en témoignent les derniers résultats des analyses faites sur les prélèvements hydriques. Si les autorités locales et les élus qui ont, à maintes reprises, exploité cette affaire à des fins électoralistes cultivent l'indifférence, des représentants de la société civile profondément chagrinés par cette question au parfum de scandale sanitaire décident de réagir et de prendre l'affaire en main. En tirant l'alarme via les réseaux sociaux, ils espèrent se faire entendre et interpeller les plus hautes autorités du pays au sujet de Tagrambaït. Actuellement, de folles rumeurs évoquent le risque d'une large propagation du paludisme dans cette localité submergée par les eaux usées provenant de toute la commune de Tamanrasset. Des cas de suspicion d'une fièvre typhoïde ont été aussi signalés par les habitants qui crient à la marginalisation et à l'ostracisme. Pour plus d'informations à ce sujet, nous avons appris qu'une équipe médicale pluridisciplinaire a été déjà dépêchée par la direction locale de la santé et de la population à Tagrambaït afin de faire un constat exhaustif de la situation épidémiologique. Résultats : beaucoup de pathologies dermatologiques, entre teignes, eczémas et dermatoses, ont été constatées en plus des autres maladies habituelles. Fort heureusement, le bilan ne fait ressortir aucune maladie à transmission hydrique (MTH), encore moins les pathologies vectorielles, telles que la malaria et la typhoïde. Cependant, l'existence de climats favorables à l'émergence des MTH et des maladies dues aux piqûres d'insectes, vu l'ampleur du phénomène de refoulement des eaux usées qui affecte la majorité des exploitations agricoles et des puits, inquiète au plus haut point. Ce qui requiert l'urgente intervention des autorités compétentes pour, d'abord, renforcer l'approvisionnement du village en eau potable et la proposition de solutions pratiques et réalisables pour résoudre définitivement le problème des eaux usées. Le problème inspire la DSP de Tamanrasset qui a promis de diligenter une enquête entomologique pour étudier la nature des insectes observés et, par ricochet, contrôler l'eau utilisée pour l'irrigation des cultures. Pour mémoire, les habitants de Tagrambaït ont appelé à boycotter la présidentielle de 2014 à cause de ce problème. Une première dans les annales des élections de cette wilaya du grand Sud. Des notables et des personnalités influentes y ont été envoyés illico presto pour tenter de les persuader à se raviser en leur promettant monts et merveilles. Les émissaires ont certainement réussi leur mission avec brio. Toutefois, les engagements pris n'ont pas été honorés, et les promesses faites ont fondu comme neige au soleil, s'indigne-t-on. RABAH KARÈCHE