Faisant suite aux folles rumeurs évoquant le risque d'une large propagation du paludisme à Tagrambaït, localité distante de 15 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, une équipe médicale pluridisciplinaire y a été dépêchée, en fin semaine, par la direction locale de la santé et de la population. Le chef de la mission, le Dr Elyas Akhamokh, affirme avoir déployé tous les moyens logistiques pour réussir cette opération qui intervient à la suite des informations distillées sur les réseaux sociaux, lesquelles font état de plusieurs décès dus à la malaria dans cette localité submergée par les eaux usées. M. Akhamokh, également présidant de l'Ordre des médecins spécialistes et chef de service infectiologie à l'hôpital public hospitalier de la wilaya de Tamanrasset, explique : "L'objectif de cette mission permettant de rapprocher l'hôpital des zones rurales est de faire un constat exhaustif de la situation épidémiologique dans cette localité qui souffre depuis des lustres du problème d'évacuation des eaux usées. Une visite médicale préventive est donc plus qu'impérative pour pouvoir conclure aux répercussions de ce phénomène sur la santé des villageois, notamment celle des enfants." Une clino-mobile dotée d'équipements d'analyses biologiques et de radio, de deux médecins généralistes, d'un dentiste, de deux paramédicaux, d'une sage-femme et de cinq médecins spécialistes, dont deux en maladies infectieuses, un pédiatre, un dermatologue et un épidémiologiste, ont été ainsi mobilisés lors de cette première opération ayant donné lieu à 72 consultations spécialisées et 30 autres générales outre les interventions effectuées par la sage-femme. "Cette opération intervient à point nommé pour mettre définitivement un terme aux rumeurs qui alimentent les réseaux sociaux sur cette localité exploitée à des fins purement politiques. Finalement, beaucoup de fausses informations ont été diffusées sur les espaces virtuels, rien que pour faire du bruit et déstabiliser la région", regrette le Dr Akhamokh. Evoquant le bilan de cette expédition médicale, notre interlocuteur fait part de beaucoup de pathologies dermatologiques, entre teignes, eczémas et dermatoses, en plus des autres maladies habituelles. Le bilan ne fait ressortir aucune maladie à transmission hydrique (MTH), encore moins les pathologies vectorielles, telles que la malaria. Cependant, le même responsable n'a pas nié l'existence de climats favorables à l'émergence des MTH et des maladies dues aux piqûres d'insectes, vu l'ampleur du phénomène de refoulement des eaux usées qui affecte la majorité des exploitations agricoles et des puits de Tagrambaït. Ce qui requiert l'urgente intervention des autorités compétentes pour, d'abord, renforcer l'approvisionnement du village en eau potable et la proposition des solutions pratiques et réalisables pour résoudre définitivement le problème des eaux usées. Un problème qui inspire la DSP de Tamanrasset qui compte, désormais, diligenter une enquête entomologique pour étudier la nature des insectes observés et, par ricochet, contrôler l'eau utilisée pour l'irrigation des cultures. La DSP prévoit également d'établir un calendrier de visites pour le suivi et le contrôle sanitaire dans ces localités enclavées afin de garantir aux citoyens, et sans exception aucune, l'accès aux soins, a conclu le Dr Elias Akhamokh. RABAH KARECHE