Le directeur général des impôts, Mustapha Zikara, a déclaré à la Chaîne III que l'administration fiscale était en mesure d'appliquer l'impôt sur la fortune qui était proposé dans le projet de loi de finances 2018 et qui a été retiré par la commission de finances. Le dernier chiffre avancé concernant le montant de l'impôt non recouvré s'élève à 12 000 milliards de dinars, selon le directeur général des impôts (DGI), Mustapha Zikara. S'exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, le directeur général des impôts a, néanmoins, affirmé qu'il y a tout un débat sur la quantification du reste à recouvrer et leur consistance. Selon lui, une partie de cette somme, soit 8 000 milliards de dinars, représente des amendes judiciaires impayées, ajoutant qu'il y a certaines amendes qui sont irrécouvrables. Partant de là, le DGI indique qu'"on ne peut pas, valablement, avancer ce chiffre pour minimiser l'action de l'administration fiscale". Au 31 octobre 2017, Mustapha Zikara annonce un recouvrement global de 4 412,5 milliards de dinars avec 2 672,4 milliards de dinars de fiscalité ordinaire contre 1 740,1 milliards de dinars pour la fiscalité pétrolière. Les produits fiscaux uniquement ont représenté, au titre des dix premiers mois de l'année, 2 334 milliards de dinars, soit à peu près 80% des objectifs qui ont été assignés à la DGI pour l'année 2017. En ce qui concerne la fiscalité ordinaire, le DGI a évoqué un objectif de 3 000 milliards de dinars. "Au courant de cette année, nous sommes à 2 700 milliards de dinars. Nous comptons réaliser, au titre de l'année prochaine, une progression de l'ordre de 11%. Si on élimine les dispositions de la LF, l'effort va surtout être axé sur la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales", a-t-il souligné, en considérant qu'avec la modernisation en cours de l'administration fiscale, la tâche des services des impôts sera moins rude et l'évasion fiscale considérablement réduite. Il a évoqué, à ce titre, la notion "d'abus de droit", introduite dans la loi de finance 2018, destinée, selon lui, à lutter contre les comportements de certaines très grandes entreprises, notamment étrangères, lesquelles, indique-t-il, utilisent des "artifices juridiques" pour bénéficier d'un maximum d'avantages fiscaux. D'ailleurs, sur l'évasion fiscale, l'invité de la Chaîne III a tenté de minimiser son ampleur. Selon lui, le bilan de l'opération de la mise en conformité fiscale est un indice de cette évasion fiscale, qui serait beaucoup moins élevée qu'on ne le pensait. Au titre de cette opération, Mustapha Zikara a indiqué que "le nombre de dépôts, à proprement parler, est de 562 pour un montant global, impôts compris, de l'ordre de 20,2 milliards de dinars". Il estime que ce montant signifie pour lui que "l'évasion fiscale est bien moindre qu'on ne le croit". Sur un autre sujet, l'invité de la Chaîne III comprend que le pouvoir d'achat du citoyen s'amenuise du fait de paramètres liés à la crise. Mais, a-t-il ajouté, la loi de finances 2018 a essayé de préserver ce pouvoir d'achat. Il a assuré que les prix resteront inchangés pour tous les produits à coûts "plafonnés", à l'exemple du pain, du lait, de l'huile, du sucre et de certains transports publics. Selon lui, les augmentations et taxes frappant les carburants et les tabacs en particulier sont destinées à générer des recettes supplémentaires d'environ 100 milliards de dinars, à titre de contribution au budget de l'Etat. Mais quelle que soit l'augmentation des prix du carburant, il n'y aura pas d'incidence sur l'essentiel de la vie du citoyen. Saïd Smati