En dépit d'un contexte financier difficile, le montant du budget de l'Etat inscrit au titre de la loi de Finances de 2018 s'élève à plus de 8.000 milliards de dinars, dont une large partie contribuera à financer l'économie pour les besoins de croissance du pays. Le directeur général des Impôts, M. Mustapha Zikara déclare qu'il existe encore des sommes restant à récupérer par son administration estimé environ 12.000 milliards de dinars, dont 8.000 milliards de dinars sont constitués du fruit des amendes non encore recouvrées ou «irrécouvrables», rejetant l'idée d'une «faiblesse» au niveau de recouvrement fiscal. Pour ce qui concerne «la fiscalité ordinaire», le même responsable signale que sa direction entend la faire évoluer de 11%, chaque année avec l'objectif de couvrir dans les trois ou quatre prochaines années, le budget de fonctionnement de l'Etat. Intervenant hier, à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le directeur général des Impôts assure que les prix resteront inchangés pour tous les produits à coûts «plafonnés», à l'exemple du pain, du lait, de l'huile, du sucre «et de certains transports publics». Il relève, néanmoins, que cette année encore, les prix de certains articles ont connu une hausse «bien avant l'entrée en vigueur de la loi de Finances», une situation qu'il a imputée à des activités de «spéculation». Des augmentations et taxes frappant les carburants et les tabacs en particulier, il explique qu'elles sont destinées à générer des recettes supplémentaires d'environ 100 milliards de dinars, à titre de contribution au budget de l'Etat, une somme qui viendra s'ajouter à celle tirée de la fiscalité ordinaire, qu'il a globalement estimée à quelque 3.000 milliards de dinars. Des incidences négatives que pourrait avoir cette loi sur le pouvoir d'achat des Algériens, M. Mustapha Zikara reconnaît que si celui-ci s'amenuise, c'est en raison de la crise, notant que cette loi a tout de même «essayé» de le préserver. S'exprimant sur le «phénomène de fraude fiscale», dont la loi de Finance de 2018 a introduit la notion «d'abus de droit», l'intervenant explique que cette dernière est destinée à lutter contre les comportements de certaines très grandes entreprises, notamment étrangères, lesquelles utilisent des «artifices juridiques» pour bénéficier d'un maximum d'avantages fiscaux.