La Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) a examiné et adopté, hier, à huis clos, son rapport sur le scrutin communal et de wilaya du 23 novembre dernier. Lors de son intervention à l'ouverture de cette rencontre organisée à l'hôtel El-Aurassi, Abdelwahab Derbal a éludé le chapitre de la fraude et du taux important d'abstention, se contentant de sérier les dysfonctionnements et les carences constatés sur le terrain. "L'expérience a montré que beaucoup reste à faire pour améliorer le processus électoral dans notre pays. Certaines convictions et mentalités font obstacle à la concrétisation des objectifs des réformes politiques et législatives introduites dans la constitution révisée en 2016." Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections a estimé que certains textes de loi doivent être révisés de façon à ce que "des expressions comme l'instance est habilitée, doit vérifier, intervenir contrôler prennent une tournure opérationnelle et deviennent même un moyen de dissuasion et de répression". Adelwahab Derbal a révélé que la structure qu'il préside a rencontré des situations problématiques qu'elle n'a pu résoudre que grâce "à la bonne volonté individuelle et certaines relations amicales". Pour parer aux entraves rencontrées sur le terrain et veiller au respect de la loi, Derbal a recommandé une meilleure coordination entre les différentes parties concernées par le processus électoral et la délimitation des prérogatives. "De l'étape de la révision des listes électorales, dépôt des candidature, campagne électorale, au comptage des voix et proclamation des résultats provisoires, on a noté beaucoup d'amalgames, de mauvaises compréhensions des procédures et une méconnaissance criante des lois." L'intervenant a annoncé, dans ce cadre, qu'un cycle de formation sera entamé l'année prochaine, y compris au profit des membres de la Hiise. Abdelwahab Derbal a tenu, en outre, à souligner que durant le dernier scrutin, aucune formation politique n'a eu la majorité absolue dans l'ensemble des conseils locaux élus. Ce qui a ouvert la voie à des concertations et des dialogues entre les différents partis, selon leur affinité. Derbal a noté, en revanche, que "la non-maîtrise des procédures de recours devant les instances habilitées a poussé de nombreux partis à se rabattre sur la contestation politique". Il a, enfin, regretté que le choix se porte souvent sur les hommes et non sur les programmes. "L'instance de surveillance des élections, qui a pour mission d'améliorer les textes de loi, doit s'interroger sur l'efficacité de voter sur une liste fermée et sur la déperdition des voix qui se sont exprimées en faveur d'une liste qui n'a pas atteint le seuil requis." N. H.