"Le FLN aura son candidat en 2019 et le nom de ce candidat est dans ma tête", a eu déjà à déclarer le secrétaire général du FLN. C'est en mars prochain que le parti du Front de libération nationale (FLN) désignera son candidat à l'élection présidentielle de 2019, soit presque une année avant le rendez-vous. C'est Djamel Ould Abbes, secrétaire général du parti, qui en a fait la déclaration, hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger. "C'est lors de la réunion du comité central du parti, prévue en mars, que cette question sera tranchée", a-t-il dit, précisant qu'il s'est opposé à ce que cette question soit traitée actuellement au sein du FLN, prétextant qu'il est encore tôt pour en parler, d'autant plus que des élections viennent juste d'avoir lieu. Cependant, il n'y a pas si longtemps, le même Ould Abbes déclarait que "le FLN aura son candidat en 2019" et que le nom du prétendant à la magistrature suprême sous la bannière de l'ex-parti unique "est dans ma tête". Dans sa réponse d'hier, le patron du FLN a émis le vœu de voir "le Président vivre encore longtemps". Un vœu pas tout à fait innocent puisqu'il laisse entendre que la décision du FLN est intimement liée à la longévité de la vie du président Bouteflika. Un appel du pied pour un 5e mandat ? Sans l'ombre d'un doute, le FLN ne va pas s'aventurer à embrouiller le processus de désignation du futur Président si Bouteflika est encore en vie au printemps 2019. Sur un autre volet, le chef du FLN s'est dit étonné que le nom de Saïd Bouteflika soit cité dans le processus de prise de décision. "Il est le conseiller du Président et il fait son travail comme tous les autres conseillers", a-t-il dit, ajoutant que l'intéressé "n'a aucune ambition politique" et que tout ce qui se dit à son sujet n'est que "ragots". À propos des résultats définitifs des élections locales, le SG du FLN s'est félicité des scores de son parti lors des dernières élections locales, précisant que le FLN a obtenu 655 APC et 34 APW. "Les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions. J'en remercie et félicite le ministère de l'Intérieur", a-t-il dit, ajoutant que cette victoire "est celle du peuple", qui a réaffirmé son attachement "au parti de la légitimité historique". Une légitimité historique que plusieurs autres formations, y compris celles à la périphérie du régime, ont critiquée, mais il ne semble pas en être affecté, puisqu'il considère que la convocation de cette légitimité "est un devoir au sein du FLN", justifiant que cela n'est pas l'apanage de sa formation politique. Interrogé sur les accusations que le RND a portées contre des walis qui auraient exercé des pressions sur de nouveaux élus pour qu'ils rejoignent le FLN, Ould Abbes a estimé que ces informations sont infondées, justifiant que "le chef du RND est Premier ministre, donc c'est lui le chef des walis". Interrogé sur ce flux d'élus qui rejoignent avec armes et bagages le FLN, ce qui s'apparente à une transhumance politique, Ould Abbes considère qu'on ne peut parler de nomadisme dans ce cas de figure, car la loi l'interdit pour les législatives. Il a ajouté que certaines nouvelles recrues au sein du FLN ne sont que des anciens élus qui se sont présentés, soit en indépendant, soit sous d'autres couleurs partisanes, et après leur victoire, ils ont réintégré le FLN. À propos de Belkhadem, qui a estimé que ses sorties publiques "dérangent", Ould Abbes a estimé que "celui qui a des ambitions n'a qu'à participer au congrès au nom de la base, et ce congrès n'aura lieu qu'en 2020". Dans la foulée, Ould Abbes a évoqué la dernière sortie de Chakib Khelil qui a sévèrement critiqué les mesures anti-crise du gouvernement Ouyahia. "C'est un ancien ministre qui a fait une analyse et il est seul responsable de ses déclarations", a-t-il dit, ajoutant que le FLN n'a pas le droit de condamner "les propos qui n'engagent que leurs auteurs". Concernant les dernières manifestations pour tamazight, Ould Abbes a accusé "des partis qui ont échoué lors des élections" de vouloir "manipuler", tout en rendant "hommage aux manifestants qui ont su éviter le piège de la manipulation". Mohamed Mouloudj