L'Assemblée générale de l'ONU a déjà voté mardi une résolution réaffirmant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à la création d'un Etat palestinien indépendant. À défaut de convaincre, les Etats-Unis exercent chantage et menaces sur les pays membres de l'ONU qui devront voter aujourd'hui une nouvelle résolution rejetant la décision de Donald Trump reconnaissant El-Qods occupée comme capitale de l'occupant israélien. Suite au vote par l'Assemblée générale convoquant une session extraordinaire pour l'adoption de cette résolution présentée par le Yémen et la Turquie au nom des pays arabes, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, a ouvertement menacé les Etats membres de représailles, une attitude fasciste qui isolera encore Washington. Nikki Haley a affirmé, en effet, dans un tweet que son pays inscrira sur une liste les pays qui voteront contre la décision de son président. "Jeudi (aujourd'hui), il y aura un vote critiquant notre choix, les Etats-Unis vont noter les noms", a tweeté la représentante des Etats-Unis auprès de l'ONU. "Nous ne attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent", a-t-elle ajouté. Le texte reprend pratiquement les mêmes termes du projet de résolution rejeté lundi par le Conseil de sécurité lors d'un vote unanime qui a symbolisé l'isolement des Etats-Unis sur la Question d'El-Qods. Lundi, l'ambassadrice américaine qui a opposé son veto au premier projet de résolution, a vivement critiqué les alliés des Etats-Unis au Conseil de sécurité. Dans une rare unité, les 14 membres du Conseil de sécurité, dont les quatre membres permanents, à savoir la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, ont voté pour ce texte qui affirmait que "toute décision et action visant à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte d'El-Qods n'ont aucun effet juridique et sont nulles et non avenues". La quasi-totalité de la communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis n'a jamais reconnu El-Qods occupé comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale en 1967. La décision de Donald Trump a remis en cause le rôle des Etats-Unis, en tant que médiateur, dans le règlement du conflit au Proche-Orient et a soulevé un vent de colère dans le monde arabo-musulman, ainsi qu'en Palestine occupée où l'occupant israélien a violemment réprimé les manifestants palestiniens, tuant au moins huit personnes et blessant près de deux mille autres. Mais cela ne semble en aucun cas gêner ou déstabiliser Washington qui, une fois de plus, se met du mauvais côté de la barre en soutenant ouvertement, cette fois-ci, la poursuite de la colonisation israélienne et la spoliation d'un peuple de son droit de disposer d'une terre et d'un Etat indépendant. les Palestiniens "n'acceptent plus les Etats-Unis comme seul parrain du processus de paix et revendiquent plutôt un cadre international plus étoffé où le droit international et les résolutions de l'ONU sont totalement respectés", a réaffirmé mardi à Moscou le dirigeant palestinien Nabil Shaath, conseiller politique du président palestinien Mahmoud Abbas. Lyès Menacer