Enorme coup de massue à Madrid ! Grâce à Luis Suarez et Lionel Messi, le FC Barcelone a assommé le Real (3-0) samedi dans un Clasico longtemps soporifique, s'envolant en tête du championnat d'Espagne et enterrant les espoirs de titre madrilènes. C'était le match de la dernière chance pour l'équipe de Zinédine Zidane, champion sortant, et ce sommet du football mondial a souri au Barça, plus solide et plus efficace à défaut d'être séduisant. Voilà les Catalans (1ers, 45 pts) nantis de 14 points d'avance sur le Real (4e, 31 pts, un match en moins), un gouffre quasi définitif en Liga. Après une première période crispée et fermée au stade Santiago-Bernabeu, Suarez a débloqué le score au bout d'une contre-attaque magistrale (54e). Et le Real, groggy, a perdu pied quand le défenseur merengue Dani Carvajal a repoussé de la main une action de but devant sa ligne. Carton rouge direct et penalty logique, transformé en force par Messi (64e). Aleix Vidal a ensuite clos la marque (90e+3) sur une passe du même Messi. Et il fallait voir la hargne du petit Argentin, rejoint début décembre au palmarès du Ballon d'Or par son rival Cristiano Ronaldo avec cinq trophée chacun : "La Puce" a fêté son but poings serrés dans un air de défi en direction de la tribune barcelonaise, qui s'est même permise de scander "Campeones, campeones" (champions, champions) de manière anticipée. La défaite est cruelle pour le Real, qui avait notamment trouvé le poteau par Karim Benzema (42e), mais elle confirme la mue réussie du Barça avec son nouvel entraîneur Ernesto Valverde : plus de sérieux, moins d'arabesques, et une équipe toujours invaincue en Liga cette saison malgré la perte de Neymar, parti en août au Paris SG. D'ailleurs, avec ce 25e match officiel consécutif sans défaite, Barcelone s'est vengé de l'humiliation subie au mois d'août en Supercoupe d'Espagne (3-1, 2-0), ses deux derniers revers en date. Le tout en mondiovision, devant les 650 millions de téléspectateurs du match de clubs le plus regardé sur la planète. Bref, le Real semble en pleine décompression après avoir vécu en 2017 la meilleure année de son histoire avec cinq trophées, dont la Liga et la Ligue des champions. Tout le défi pour Zidane va être de remobiliser son équipe en vue du printemps européen, avec en perspective un brûlant choc contre le PSG en huitième de finale de C1.