IIl s'agit d'un prénom masculin d'origine arabe. Il est composé de "abd", esclave, serviteur'' et du nom divin, Al-Haqq "la Vérité", c'est-à-dire ‘'serviteur, esclave de la Vérité'' (Dieu). Le Abdelhaq le plus célèbre de l'histoire du Maghreb est l'émir Abd el-Haqq ben Mahyu, fondateur de la dynastie berbère des Marinides, qui a succédé aux Almohades. Selon de Rawd al-Qirtâs d'Ibn Abî Zar', il passait pour un saint et réalisait des miracles : "Il possédait une baraka reconnue de tous, ses invocations étaient toujours exaucées, on recourait à sa calotte et ses pantalons (en raison de la baraka qu'ils renfermaient) dans toutes les régions habitées par les Zénètes, on les portait aux femmes enceintes qui avaient des difficultés à enfanter, et Dieu, facilitait aussitôt la délivrance. L'eau qui restait de ses ablutions était donnée aux malades qui guérissaient alors...'' Cette aura de sainteté dont on le paraît ne l'empêchait pas d'être un guerrier redoutable. Avec ses contribules, il avait pris connaissance des faiblesses des Almohades et faisait des incursions sur leurs territoires. L'émir almohade, al-Mustanṣir, finit par réagir. Il envoya son commandant, ‘Alî Ibn Wannudin, qui obtint des renforts de Fès. L'armée devait marcher sur les Mérinides qui se trouvaient dans le Rif, mais ces derniers les devancèrent et les deux armées se ren contrèrent. Les Mérinides sortirent victorieux. Sur leur lancée, ils s'emparèrent de Taza. Mais les chefs mérinides ne s'entendirent pas entre eux sur l'exercice du pouvoir. Une partie d'entre eux fit défection et rejoignit les Almohades, ils s'allièrent à la tribu arabe des Riyâḥ, et marchèrent contre ‘Abd al-Ḥaqq. Au cours de la bataille qui s'ensuivit, ce dernier et son fils, Idris, perdirent la vie. "À la vue du cadavre de leur émir, les Mérinides, fous de douleur et de rage, devinrent comme autant de lions furieux et avides de sang... Ils s'élancèrent contre les Riyâḥ comme des lions affamés qui sautent sur une troupe de renards, et ils fondirent sur eux comme des aigles fondent sur les perdrix. Les Riyâh' furent presque tous massacrés, et ceux qui échappèrent au carnage, s'enfuirent en déroute. Les Mérinides pillèrent leur camp et enlevèrent tout ce qui s'y trouvait en argent, bagages, habillement, chevaux, chameaux et autres bêtes de somme'' (Ibn Abî Zar'). Le fils de ‘Abd al-Haqq, ‘Uthmân Adhergal, prit sa succession. M. A. Haddadou [email protected]