Le rideau est tombé sur la galerie des portraits de nos chers disparus d'hier, qui s'est également enrichie malheureusement de photos des comédiens d'aujourd'hui, car usés de tant de querelles byzantines, voire futiles et sans réel intérêt pour le 4e art. Le fantôme de l'opéra" est sorti de ses coulisses pour hanter le décor du mythique café le Tantonville, qui fut planté sur la scène du théâtre Mahieddine-Bachtarzi en ce dimanche 30 décembre à 19h. Réjouis par l'ovation du public, d'autres "spectres" ont surgi de leurs caches pour hanter de nouveau les planches et danser au son du boléro de Joseph Maurice Ravel qu'interprétait une pléiade de musiciens sous la direction du maestro Chawki Bouzid. Et au premier coup de baguette du chef d'orchestre, crépita le roulement de tambour qu'accompagna derechef le premier frottis de cordes de la contrebasse de Mustapha Laribi. S'ensuivit aussitôt l'accompagnement aux cuivres, dont la trompette de Mohamed Himour et le son du hautbois de M'barek Menad qui insuffla l'euphorie au bal de nos chers disparus. Du reste, les perles d'eau d'El moudja jaillirent du violon de Samira Sahraoui et alimenta "El Menbâa", cette source de vie d'où l'ombre d'Aïcha Adjouri dite Keltoum et d'Ahmed Ayad dit Rouiched, puisait de l'eau pour les tâches des "concierges". Certes, il ruisselait de l'eau limpide de la source, où le clapotis s'associait à la sagesse de "legoual" (Les dires) d'Abdelkader Alloula et au vrombissement de "Hafila tassir" que conduisait l'âme d'Azzeddine Medjoubi et celle de son passager, Ould Abderrahmane Kaki. Mais, à la pureté de la source, s'incruste aussi l'"intrus" qui est tout le temps aux aguets sur la terrasse du café le Tantonville et étouffe dans l'œuf l'effort de l'artiste de se coaliser contre la précarité sociale qui reste chevillée au talon de la corporation. Avec tant d'énigmatiques manigances, l'enseigne de l'espace conviviale du Tantonville s'en trouve amputé de ses lettres de... noblesse. Pis encore, l'enseigne du cercle des artistes vacille face à la mise en scène de "navets" évalués au "dinar symbolique", ce qui dilapide les énergies et éloigne de plus belle, la lueur du bout du tunnel pour de talentueux comédiens. Et tel un album photo, l'intarissable "source" conte l'épopée héroïque du couple Marie Soussan et Rachid Ksentini d'El Moutribia qui s'était produit sur les planches de l'Algérie profonde sous le "bâton" du ténor Mahieddine Bachtarzi. À cet égard, le rideau est tombé sur la galerie des portraits de nos chers disparus d'hier, qui s'est également enrichie malheureusement de photos des comédiens d'aujourd'hui dont celle d'Abdallah Mohya, car usé de tant de querelles byzantines, voire futiles et sans réel intérêt pour le 4e art. Autrement dit, Mohamed Frimehdi a réussi le challenge d'être ce "goual", où ce diseur de séquences d'œuvres mais aussi de l'itinéraire de nos grands dramaturges, qu'il conta avec cette "derdja" si douce d'humour et qui s'invite pour d'agréables visites dans nos foyers, mais aussi dans les cœurs, puisqu'elle est porteuse d'un flot de sous-entendus qu'il importe à l'autorité de saisir avant qu'il n'en reste que des portraits. Pour rappel, c'est à Ahmed Rezzak que l'on doit la scénographie de la pièce El menbaâ (la source) qui fut jouée en ouverture de la manifestation "Mostaganem capitale du théâtre" au printemps 2017. Louhal Nourreddine