“Marginalisation, rétention de l'information, absence de suivi des activités…”, tels sont les principaux griefs à l'encontre du bureau de l'Association nationale des agences de tourisme (Anat) qui ont été débattus dimanche dernier par les patrons d'une trentaine d'agences de tourisme d'Oran. Réunies en assemblée générale au Grand Hôtel et en présence d'un huissier de justice, ces agences avaient la ferme intention de désigner un nouveau bureau, en raison des défaillances, ont-ils précisé, dont fait preuve l'actuel bureau. Or, d'emblée parmi les présents, certains ont contesté cette démarche visant “à faire le procès d'un homme, en l'occurrence le président de l'Anat et, en son absence”. Arguant même que, du point de vue de la réglementation, la présence de celui-ci et la présentation d'un bilan étaient deux choses incontournables. Des échanges extrêmement houleux s'ensuivirent sur cette question. Les principaux animateurs de l'AG ont expliqué que l'actuel président avait refusé de venir et que les deux tiers étaient atteints pour “renouveler légalement le bureau” poursuivant encore, que depuis 3 ans et demi, ils n'avaient pas été convoqués à une réunion. Les deux “groupes” se sont opposés ainsi pendant très longtemps et ont débordé inévitablement sur les problèmes que rencontrent les agences et qui ne seraient pas pris en charge pour tous. En fait cette contestation et cette remise en cause de la légitimité du bureau de l'Anat viendraient surtout du fameux produit “omra” pour lequel de véritables “bagarres” ont lieu ; “des agences sont marginalisées, le quota d'Air Algérie n'est distribué qu'à certains… nous sommes obligés d'acheter en seconde main…”, clamera avec vigueur une propriétaire d'agence qui sera approuvée par ses nombreux collègues. L'exigence qu'imposerait Air Algérie à une adhésion à l'Iata et d'un contrat avec l'Arabie Saoudite pour bénéficier d'un quota sont autant de mesures contestées tous azimuts. “Il ne faut pas mentir à soi-même, le produit Omra rapporte et sans ce produit une agence ne gagne rien !” lâchera un des participants. Comme pour se justifier, d'autres intervenants diront qu'il est quasiment “impossible de faire du tourisme réceptif avec les tarifs pratiqués par le secteur de l'hôtellerie”. Et de dénoncer “l'absence de tarifs promotionnels pour les agences comme cela se fait de part le monde”. À la séance, et contre toute attente, la tenue d'une seconde assemblée pour le renouvellement du bureau a été décidée “afin de préserver la solidarité des agences”. F. B.