Cette année, la journée internationale de la liberté de la presse a coïncidé avec celle des procès des journalistes, le fameux mardi de la presse au tribunal d'Alger. En ce 3 mai, les rendez-vous des journalistes et éditeurs étaient complètement opposés et contradictoires. Au moment où le gros de la corporation se dirigeait vers la maison de la presse Tahar-Djaout pour un regroupement, plus d'une dizaine de journalistes étaient contraints de “célébrer” cette date dans les salles d'audience de la cour d'Alger. En effet, plus de quatorze affaires de journalistes de la presse indépendante étaient inscrites à l'audience d'hier. Plusieurs titres, notamment El Watan, Le Soir D'Algérie, Echourouk et El Assil sont poursuivis pour diffamation et outrage par des responsables cités dans les articles. Six affaires, dont celles des quotidiens El Khabar et Le Soir D'Algérie étaient en délibération et sept autres étaient reportées dont celles des quotidiens arabophone El Assil et Echourouk. À cela s'ajoute une nouvelle affaire pour diffamation introduite par le directeur du théâtre national contre le journal Echourouk. Après près de deux heures d'attente, marquées par les va-et- vient des éditeurs, journalistes et avocats commençaient à s'impatienter. Certains ont carrément décidé de quitter les lieux en priant que les affaires soient reportées. Ce qui fut fait. Il est vrai qu'il aurait été indélicat de condamner des journalistes le jour même de la liberté de la presse. Elles seront donc expédiées en un tour de main par un président désigné en remplacement de sa consœur absente. Les affaires du jour ont été renvoyées aux 17, 24 et 31 mai prochain. De quoi meubler encore les mardis de la presse en attendant d'épingler d'autres journalistes. M. B.