Les étudiants des Ecoles normales supérieures d'Oran et de Mostaganem ont entrepris, lundi, une marche dans la capitale de l'Ouest. Ils étaient, en effet, quelque cinq cents élèves desdites écoles à battre le pavé, dans le cadre d'une grève entamée il y a deux mois, revendiquant l'application des clauses des conventions les liant à l'administration, notamment celle portant sur le recrutement. Selon Oualid Hamdadou, un des représentants des étudiants grévistes, "aucune décision officielle n'a été prise pour répondre à nos doléances". Il explique : "Notre revendication principale est d'être recrutés dans nos wilayas de résidence, à savoir la wilaya d'origine de chaque nouvel enseignant diplômé de l'ENS. Il s'agit de l'article 4 de la convention signée entre nous d'une part, et le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de l'Education d'autre part. Nous avons également une autre revendication, celle d'être recrutés automatiquement après l'obtention du diplôme et de façon prioritaire par rapport aux autres universitaires." Notre interlocuteur a également évoqué d'autres revendications comme la possibilité de continuer les études universitaire pour décrocher un master en étudiant deux semestres de plus, comme ce fut appliqué ces dernières années. En outre, plusieurs autres élèves de l'école d'Oran ont déploré les conditions défavorables aux études qu'ils endurent. "Vous savez, nous sommes sans école, sans locaux et sans classes. Nous avons été installés à Es-Sénia dans des bâtiments dégradés et sans le minimum de moyens pédagogiques nécessaires", a regretté Ilies. S'agissant de la manifestation, la protestation a commencé par un rassemblement au niveau du rond-point dit l'Insep, non loin de faculté de médecine d'Oran, pour qu'une marche soit menée vers la place du 1er-Novembre, sur le tracé du tramway sans que la circulation de celui-ci soit entravée. Les centaines d'étudiants grévistes scandaient des slogans exprimant leur détermination : "Nous n'arrêterons pas de marcher", "Ministère sans décision" ou encore "Unité, fierté et solidarité" étaient les phrases reprises en chœur à Oran. "Nous sommes déterminés à continuer notre grève jusqu'à satisfaction de tous nos droits que la tutelle juge irréalisables, mais il s'agit tout simplement de nos droits (...) Nous accédons aux écoles normales avec des moyennes élevées obtenues au bac, nous faisons un choix de carrière dès notre première année et au final nous nous retrouvons sans emploi alors que nous aurions pu faire d'autres choix, c'est injuste", commente Oualid qui précise qu'il s'agit d'un collectif libre et autonome n'ayant aucun lien avec les organisations estudiantines. Fateh B.