Deux militants d'un parti politique, en l'occurrence MM. Hamid Ferhi et Fethi Ghares, président et porte-parole du MDS (Mouvement démocratique social), ainsi que des droits de l'Homme, notamment le vice-président de la Laddh, Kaddour Chouicha, et deux membres du conseil national de la Laddh, Ahmed Mansri et Abdelkader Kherba, ont été convoqués pour le 6 février prochain pour être traduits en justice au niveau du tribunal de Ghardaïa pour incitation à attroupement non armé, atteinte à corps constitué et non-respect d'une décision administrative. Le bureau national de la Laddh, qui tient à en informer l'opinion publique, aborde les circonstances de leur arrestation dans un communiqué, rendu public samedi dernier, où il indique que les personnes citées ont fait le déplacement à Ghardaïa pour témoigner de leur solidarité avec Me Salah Dabouz, président du bureau national de la Laddh, qui, en date du 13/07/2016, avait été convoqué pour être entendu par le juge d'instruction près le tribunal de Ghardaïa suite aux poursuites engagées contre lui par le parquet. Dans un communiqué, la Laddh précise que "c'est lorsqu'elles étaient attablées dans un café que la police est venu les embarquer pour les traiter comme des malfrats", et qu'"après bien des heures, le responsable de la police a tenu à présenter ses excuses pour ce qui s'est passé : arrestation de personnes attablées dans un café en les accusant d'attroupement". Aussi, la Laddh a dénoncé "cet acharnement judiciaire qui ne se cache même pas et constate que cela advient après la convocation de l'avocat Me Noureddine Ahmine au sein de la même cour pour être jugé sur des faits en relation avec sa fonction d'avocat et qui n'ont rien à voir avec la criminalité". Le bureau national rappelle, en outre, qu'une plainte avait été déposée contre le wali de Ghardaïa pour les propos qu'il avait tenus en plein siège de la wilaya, propos qui prouvent la non-indépendance de la justice, plainte non traitée jusqu'à présent. Une autre plainte avait été déposée contre le procureur général près la cour de Ghardaïa traitée par le prévenu lui-même (le procureur général de Ghardaïa) qui a décidé de son classement en violation de la loi. Le communiqué ajoute que "la même justice a refusé de convoquer et d'entendre ceux qui avaient avancé des informations graves sur les événements douloureux qu'avait connus la ville de Ghardaïa", en citant Ouyahia, Toufik et Saâdani. Le communiqué du bureau national fait, en outre, état du refus de la justice de traiter des plaintes contre des fonctionnaires de police et des éléments de la gendarmerie déposées par des victimes au parquet de Ghardaïa pour sévices commis par des fonctionnaires d'Etat en service. A. R. [email protected]