Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, l'avocat Salah Debouz, a été placé sous contrôle judiciaire, hier, par le tribunal de Ghardaïa. Il est poursuivi pour avoir dénoncé les conditions carcérales à la maison d'arrêt de Ghardaïa où se trouvent les 25 détenus de la vallée du M'zab depuis plus d'une année. Pour rappel, l'avocat Salah Debouz assure la défense du militant Kamel-Eddine Fekhar et de ses camarades arrêtés en juillet 2015 après les événements meurtriers de Ghardaïa. Alors qu'ils ne sont pas encore jugés, ils se trouvent sans défense après la mise sous contrôle judiciaire de leur avocat le mettant ainsi dans l'incapacité d'assurer la défense. Par ailleurs, pendant qu'il était entendu par le procureur, six militants politiques et défenseurs des droits de l'homme qui exprimaient leur solidarité avec l'avocat ont été interpellés par la police au centre-ville de Ghardaïa. Il s'agit du coordinateur du Mouvement démocratique et social, Hamid Ferhi, de son porte-parole Fathi Gheras, du syndicaliste Kaddour Chouicha et des activistes Ahmed Mansri, Abdelkader Kherba et Nadir Dabouz. Ils étaient attablés dans un café de la ville quand des éléments de la police les ont surpris et emmenés dans un commissariat où ils ont été retenus pendant près de huit heures. Des arrestations aussi arbitraires qu'illégales qui ont provoqué une réaction de colère sur les réseaux sociaux. Pour nombre de militants politiques, «la multiplication des interventions policières musclées et les atteintes aux libertés démocratiques témoignent d'une escalade dangereuse».