Naturellement, et selon les procédures juridiques internationales et celles liées aux cahiers des charges des équipementiers, chaque faille devait faire l'objet d'une publication de tous les modèles concernés et par... pays ! Après une accalmie qui aura duré quelques mois, le scandale des airbags Takata refait surface. En effet, le constructeur automobile américain Ford a officiellement demandé, jeudi dernier, aux propriétaires de quelque 2900 de ses voitures d'arrêter de s'en servir après un nouvel accident mortel dû à l'explosion accidentelle d'un airbag Takata. Selon le constructeur américain, les véhicules concernés sont des camionnettes à plateau (pick-up) Ford Ranger construits en 2006 et vendus en Amérique du Nord. "Nous prenons cette affaire très au sérieux et recommandons aux propriétaires de ces Ford Ranger 2006 d'arrêter de les conduire pour que les concessionnaires puissent effectuer les réparations immédiatement", a réagi Ford dans un communiqué. Le constructeur indique avoir pris cette décision à la suite de deux accidents impliquant des véhicules construits le même jour. L'un s'est produit en juillet 2017, mais n'a été porté à la connaissance de Ford que le 22 décembre. Un examen du véhicule a permis de conclure que le déclenchement intempestif du coussin de sécurité était à l'origine de la mort du conducteur. Le premier accident avait eu lieu en janvier 2016 et avait également fait un mort. Sur les 2902 Ranger rappelés, 2712 ont été vendus aux Etats-Unis et 190 au Canada. Selon des indications techniques, le défaut constaté sur les airbags Takata avait été mis au grand jour par les autorités américaines en 2014 et a conduit depuis à de massives campagnes de rappels. Au total, au moins 100 millions d'unités sont concernées dans le monde, tous constructeurs confondus et une vingtaine de personnes sont mortes dans des accidents qui leur sont imputés. Aux Etats-Unis, l'Agence fédérale de la sécurité routière (NHTSA) indique que 34 millions de véhicules sont concernés pour un nombre total de 46 millions d'airbags actuellement. D'ici fin 2019, les autorités anticipent de trouver de nouvelles voitures équipées de coussins de sécurité défectueux, ce qui pourrait porter leur nombre à près de 70 millions. Le groupe japonais a depuis fait faillite. Mais, le fait est là et interpelle le commun des mortels : l'Algérie est-elle concernée ? À première vue : oui !, car il serait impossible que sur 100 millions d'unités concernées dans le monde, il n'y aurait pas un véhicule, un seul véhicule, qui ne serait pas défaillant en Algérie et que le japonais Takata n'aurait pas eu à déclarer. Naturellement, et selon les procédures juridiques internationales et celles liées aux cahiers des charges des équipementiers, chaque faille devait faire l'objet d'une publication de tous les modèles concernés et par... pays ! Pour le moment, Takata a préféré déclarer faillite que prendre ses responsabilités. En attendant, les fédérations et les associations de consommateurs pourraient bien piocher la question... FARID BELGACEM