Le groupe japonais Takata a accepté vendredi de plaider coupable des accusations portées contre lui par le département américain de la Justice dans le cadre d'un accord d'un milliard de dollars (942 millions d'euros) pour mettre un terme à l'enquête pénale ouverte dans le dossier des airbags défectueux. L'accord prévoit une amende pénale de 25 millions de dollars, une enveloppe pour dédommager les victimes de 125 millions, le solde de 850 millions devant servir à compenser les constructeurs ayant subi des pertes liées à des rappels massifs de véhicules, a annoncé le département de la Justice. L'équipementier automobile, dont une centaine de millions d'airbags ont fait l'objet d'une procédure de rappel dans le monde, va également être suivi par un moniteur indépendant, selon les termes de l'accord. L'action Takata a gagné 16,5% à la Bourse de Tokyo en vue de cet accord à l'amiable dans lequel Takata a accepté de plaider coupable d'un seul chef d'accusation de fraude électronique. Cet accord pourrait aider Takata à remporter le soutien financier d'un investisseur pour une éventuelle restructuration et pour payer les lourdes charges résultant de la plus vaste opération de rappels de voitures de l'histoire. "La conclusion de cet accord est un pas important vers la résolution de l'affaire des airbags et une étape décisive dans le processus visant à assurer un investissement dans Takata", a dit Shigehisa Takada, PDG du groupe japonais dans un communiqué. Il a ajouté que la société "regrette profondément les circonstances qui ont débouché sur cette situation et reste totalement engagée à participer à la recherche d'une solution." En 2015, l'Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) avait, dans une procédure distincte, infligé une amende de 70 millions de dollars à Takata après que le groupe a reconnu avoir été au courant du défaut de ses airbags sans pour autant organiser à temps le rappel de ses produits. La société a 30 jours pour verser les 150 millions de dollars d'amende et de dédommagements des victimes, puis jusqu'à un an pour s'acquitter du reste. Au moins 11 personnes ont été tuées et 184 personnes ont été blessées aux Etats-Unis dans des incidents ou des accidents impliquant des airbags produits par Takata, qui sont susceptibles de se déclencher avec une force excessive dans des conditions de chaleur et d'humidité élevées. Ces rappels ont affecté 19 constructeurs automobiles à ce jour. Selon les autorités de régulation, les rappels concerneront in fine environ 42 millions de véhicules aux Etats-Unis, avec 70 millions d'airbags Takata. Trois ex-cadres inculpés Un grand jury fédéral a inculpé trois anciens cadres de Takata dans le cadre de l'enquête pénale ouverte au sujet des airbags défectueux de l'équipementier automobile japonais, liés à au moins 16 décès dans le monde, montre un document rendu public vendredi. Shinichi Tanaka, Hideo Nakajima et Tsuneo Chikaraishi, qui ont tous les trois quitté le groupe en 2015, ont été inculpés de fraude électronique et d'association de malfaiteurs dans le but de convaincre des constructeurs automobiles d'acheter des produits "défectueux, de qualité inférieure, non-performants, non-conformes ou dangereux" en leur communiquant des rapports falsifiés. Ils sont tous les trois visés par des mandats d'arrêt. L'inculpation précise que les trois hommes savaient que les airbags concernés ne répondaient pas aux spécifications prévues par les constructeurs et qu'ils ne réussissaient pas les tests. La procureure de Detroit Barbara McQuade, en charge du dossier, doit tenir une conférence de presse à 18h30 GMT pour annoncer les modalités d'un accord amiable avec Takata, ont annoncé ses services. Reuters a rapporté jeudi que Takata devrait plaider coupable dans le cadre de cet accord d'un montant d'un milliard de dollars (942 millions d'euros) pour mettre un terme à l'enquête pénale. Ce montant regrouperait 25 millions de dollars d'amendes, 125 millions de dommages et intérêts à verser aux victimes et 850 millions d'indemnisation des constructeurs concernés au titre du coût des rappels de véhicules, ont précisé des sources proches du dossier. L'action Takata a gagné près de 16,5% vendredi à la Bourse de Tokyo en réaction aux informations sur l'accord avec la justice américaine.