Visiblement très remontés contre le ministre de la Santé après l'échec de la rencontre qui a réuni leurs représentants avec ceux de leur tutelle, les médecins résidents ont battu le pavé, hier, dans la ville de Tizi Ouzou, pour réaffirmer, disent-ils, leur détermination à poursuivre jusqu'au bout leur combat entamé le 14 novembre dernier. Ils étaient près d'un millier, entre médecins résidents, internes et externes, à participer à cette marche, qui s'est ébranlée à 10h de la faculté des sciences médicales de l'université de Tizi Ouzou, et à suivre l'itinéraire habituel de presque toutes les marches vers le siège de la wilaya. En arpentant la montée du stade du 1er-Novembre, et en longeant le boulevard Lamali-Ahmed, appelé communément la route de l'hôpital, la foule, dont une partie est venue de Béjaïa, d'Alger, de Boumerdès et de Blida, scandait des slogans qui exprimaient, on ne peut plus clairement, sa colère et sa détermination à poursuivre son combat. Sur les différentes banderoles arborées par-dessus les têtes des marcheurs, on pouvait également lire : "Santé en détresse", "Résidents dans l'impasse, responsables au Val-de-Grâce", "Halte à la violence contre les médecins", "Promesses non tenues, la grève continue", "Sonatrach à vous, la matraque à nous", "Non à l'injustice, non à la violence, non à la discrimination", "Les résident en grève : respect, dignité, solidarité", "Service national : injustice et discrimination"... Arrivés devant le siège de la wilaya, les manifestants, qui espéraient voir leur délégation reçue par le wali, ont observé un sit-in qui a été ponctué par une prise de parole des représentants de leur collectif, le Camra. "Après plus de deux mois de grève, le ministre a procédé à l'installation d'un comité intersectoriel, lequel comité nous avons rencontré hier, durant 5 heures, mais voilà qu'à notre grande surprise, nous nous sommes retrouvés face à des responsables qui n'étaient même pas au courant de nos revendications. Au lieu d'une réunion de travail, nous n'avions eu droit qu'à une réunion d'écoute. Et naturellement, la rencontre n'a débouché sur aucune solution concrète", a expliqué l'un d'entre eux. "Cette situation montre à quel point les pouvoirs publics ne se soucient ni de la santé des malades ni de la formation des médecins qui, en plus d'être mal considérés et mal payés, sont à présent tabassés. Ceci explique également, si besoin est, la raison de l'exode de plus de 25 000 médecins vers l'étranger. Un exode qui n'émeut pas, outre mesure, le personnel au pouvoir qui, lui, se soigne à l'étranger", déplore un autre intervenant. Samir LESLOUS