Le dernier rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) établit que la croissance annuelle de la consommation mondiale de pétrole s'est établie en moyenne à 660 000 barils par jour entre 1999 et 2002, pour arriver à 2,3 millions de bj en 2004 par rapport à 2003. Dans le même temps, le surcroît de capacités de raffinage était quatre fois moindre, soit 700 000 bj. Ce constat a déjà été établi par l'Opep qui, lors de sa dernière réunion à Ispahan, a rendu l'insuffisance des capacités de raffinage partiellement responsable de l'envolée des prix. Si les évolutions observées perdurent, les capacités de raffinage seraient saturées à la fin de l'année. Moins rentable que l'investissement dans l'amont, I'investissement dans l'aval, notamment le raffinage, n'intéresse pas les grandes majors en dépit des bénéfices qu'elles engrangent. Mais le sous-investissement affecte en réalité l'ensemble des segments de l'industrie pétrolière mondiale, ce qui fait dire à Nicolas Sarkis, dans la dernière livraison de Pétrole et Gaz arabes que “la consommation pétrolière a rattrapé les capacités installées de production et de raffinage”. Et cette tension risque de perdurer, car les grandes compagnies demeurent dans l'expectative en dépit du niveau élevé des prix. Or, pour faire face à la croissance de la demande de produits pétroliers, I'ensemble de l'industrie pétrolière mondiale doit investir plus de 400 milliards de dollars dans le raffinage d'ici 2030. On est loin du compte. S. D.