Le président IBK demeure pour les partenaires étrangers une assurance pour la stabilité, l'équilibre des forces et du consensus, pour peu qu'il puisse peser pour la mise en œuvre de l'Accord d'Alger. Le climat politique malien tend à se compliquer avec l'information faisant état de divergences entre la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) et la Plateforme d'Alger (pro-Bamako), les deux signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, sur la question des élections générales, législatives et présidentielle prévues cette année. À la sortie de la réunion du comité de suivi de l'accord, un responsable de la CMA, Mahamadou Djéry Maïga, a mis en avant le vide institutionnel pour justifier l'accord de son groupe pour aller vers ces scrutins, selon la presse malienne. Contrairement à l'autre groupe, la Plateforme, qui selon son porte-parole, Me Harouna Toureh, n'a pas rejeté le principe de la tenue de ces élections mais a posé des conditions liées à la sécurité et la stabilité dans les régions du Nord. Une sortie d'autant plus inattendue que des chefs de partis politiques, ils sont cinq pour l'instant, ont annoncé leur candidature pour la succession à Ibrahim Boubacar Keita, l'actuel président. Ce dernier qui a dirigé le pays pendant un mandat sans trouver de solutions à la crise multiforme qui a frappé le pays, particulièrement au plan sécuritaire depuis 2012, n'a pas pu redresser la situation économique dont les voyants sont toujours au rouge. Seulement, la presse le crédite d'un atout majeur : IBK a réussi, dans des conditions difficiles, à remettre sur pied l'armée. Un défi majeur qui augure d'une reprise en main de la situation à condition que les groupes signataires de l'Accord s'accordent pour sa mise en œuvre incluant le déploiement des forces militaires. Mais pas que : IBK bénéficie du soutien de Paris et des pays membres du G5 Sahel qui s'apprêtent à déployer 5000 hommes pour stabiliser le nord du pays et combattre les groupes terroristes. Une concession pour la population et les organisations de la société civile qui se plaignent de la posture placide des soldats de la Minusma confinés dans une stratégie défensive et de la force française Barkhane perçue comme une armée d'occupation. Demeure cependant problématique la candidature d'IBK et sa position par rapport à ces scrutins dont il avait justifié le premier et le second report. Serait-il tenté d'envisager un autre report et sous quel prétexte ? Le désaccord entre la CMA et la Plateforme ? En effet, le président IBK pourrait y trouver un argument pour prendre une telle décision. Sauf qu'il se trouve en face que des candidats sont déjà annoncés, signe que le report ne figure plus dans les revendications de l'opposition. Une option que vient "parasiter" les impérieuses conditions posées par La Plateforme, et qui pourraient s'avérer utiles pour le président IBK pour temporiser encore, afin de glaner quelques points avec l'entrée en opération de la force du G5 Sahel, le retrait progressif de l'opération Barkhane et l'éventuelle relance de l'économie. Et le président IBK demeure pour les partenaires étrangers une assurance pour la stabilité, l'équilibre des forces et du consensus, pour peu qu'il puisse peser pour la mise en œuvre de l'Accord d'Alger. Une garantie à la fois de s'assurer une victoire pour un autre mandat et de rétablir la paix et la sécurité dans le pays. Djilali B.