C'est la mort dans l'âme que le personnel navigant commercial (PNC) d'Air Algérie a repris le chemin du travail, très tôt dans la journée d'hier (4h du matin), sans avancer d'un iota dans leur situation. Ils avaient pourtant enclenché à nouveau la protesta en paralysant l'aéroport avec pour raison essentielle, cette fois ci, le licenciement de leurs collègues meneurs de la grève lancée lundi dernier et jugée illégale par la justice. "Il ne s'agit pas de licenciements, mais de sanctions disciplinaires avec la suspension des membres du bureau syndical au nombre de neuf", corrige la direction d'Air Algérie qui réfute avoir tenu, jeudi, une quelconque séance de négociations. "La justice a été claire sur la question. De quoi devions-nous discuter ?" s'interroge, à ce propos, Mounia Bertouche, directrice de la communication de la compagnie aérienne nationale, ajoutant que "c'est à la justice aussi de trancher l'avenir des membres du bureau syndical comme elle s'est prononcée sur la grève, la jugeant illégale". Elle affirmera, en conséquence, que "la reprise est inconditionnelle". Autrement dit, il n'y a eu aucune séance de négociations comme avancé par certaines parties, même si l'arrêt de travail de plusieurs heures a cloué au sol, durant toute la journée du jeudi, la quasi-majorité des vols pour les directions nationales et internationales. "Une accalmie qui ne règle rien au problème", estiment certains grévistes qui parlent d'un "malaise sans précédent qui ne fait que s'enliser". À rappeler que les grévistes réclament, notamment, le rétablissement d'un échéancier d'augmentation des salaires, conclu en janvier 2017 par la précédente direction de la compagnie et gelé par l'actuel patron, Bakhouche Alleche, à la tête d'Air Algérie depuis février. Celui-ci n'a eu de cesse d'argumenter tout refus d'augmentation de salaires par "la situation financière de la compagnie qui ne tolère aucune revalorisation". Bakhouche Alleche nous avait déclaré, comme rapporté dans nos précédentes éditions, qu'"il était sensible aux revendications des travailleurs", mais qu'il ne pouvait y accéder "dans les conditions actuelles". Ceci à plus forte raison que le patron du pavillon national avait annoncé la couleur dans une missive adressée à tout le personnel via une note interne pour "expliquer les difficultés de la compagnie et sensibiliser les travailleurs". Nabila Saïdoun