Après que le Cnapeste eut décidé de poursuivre sa grève illimitée, entamée le 16 janvier dernier, et ce, bien qu'elle soit déclarée illégale par la justice, la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa (FAPEWB) s'est réunie, hier, au lycée polyvalent, en conseil de wilaya extraordinaire, élargi aux parents d'élèves des trois paliers confondus. Le conseil de wilaya extraordinaire de la FAPEWB a pour seul objectif d'arrêter les actions à mener afin de dénouer la crise qui affecte le secteur de l'éducation nationale à Béjaïa. Après un "conclave" de plus de 4 heures, les parents d'élèves ont décidé à l'unanimité d'organiser une marche mardi prochain, à partir de 11h, au chef-lieu de wilaya. Une marche qui démarrera du lycée polyvalent vers le siège de la wilaya. "Nous avons décidé d'appeler à une marche des parents d'élèves, mardi prochain, à Béjaïa, pour interpeller les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités face à cette crise qui secoue le secteur de l'éducation nationale de notre wilaya dont la scolarité de nos enfants est sérieusement menacée", nous a déclaré, en substance, Touazi Djoudi, président de la FAPEWB, à l'issue de la réunion de son organisation. Et d'ajouter que "plus de 500 parents d'élèves qui ont répondu présent à cette AG en ont gros sur le cœur. Les parents d'élèves sont en colère et ne comptent pas s'arrêter là". Pour notre interlocuteur, sa fédération demande aux pouvoirs publics l'application stricte des lois de la République sur le droit de l'enfant à la scolarité, consacré par la Constitution. Après cette marche des parents d'élèves, mardi prochain, une lettre de la Fédération sera remise, signale M. Touazi, au chef de l'exécutif de la wilaya de Béjaïa. La FAPEWB compte peser de tout son poids pour trouver une solution idoine à ce conflit entre le syndicat du Cnapeste et la DE en les ramenant à la table des négociations le plus vite possible pour éviter une année blanche à leur progéniture. C'est dans cette optique qu'une cellule de crise est déjà installée pour "suivre l'évolution de la situation et rendre compte aux parents d'élèves en temps réel". Par ailleurs, l'autre organisation des parents d'élèves, l'Union de wilaya des parents d'élèves de Béjaïa (UWPEB), s'est réunie également, hier, pour débattre du même conflit. Dans sa déclaration rendue publique, cette organisation estime que "la tutelle doit chercher les voies et moyens pour ouvrir une perspective d'avenir à nos enfants, par un dialogue responsable avec les représentants syndicaux". Les rédacteurs de la déclaration soulignent que "cette situation qui met en danger la scolarité de nos enfants est inquiétante, elle cède la place à l'indignation". Après avoir averti sur le risque de dresser "les uns contre les autres", l'UWPEB estime qu'"en accusant l'enseignant comme preneur d'otages et l'enfant comme victime, n'est qu'un raccourci délibéré afin d'éviter un débat sérieux de l'école et de sa mission". "Cette persistance d'une grève illimitée déborde sur un autre terrain qui est d'ordre politique qui peut produire l'irréparable et dont les conséquences s'abattent sur la scolarité de nos enfants", poursuit la déclaration de l'UWPEB. Ainsi, l'organisation appelle "toutes les forces sociales et politiques soucieuses du danger qui guette l'école, à une réunion le mardi 30 janvier 2018, à 14h, au siège de la Laddh afin de préparer une action d'envergure et d'interpeller les pouvoirs publics à prendre des mesures appropriées pour mettre fin au conflit qui perdure". L. OUBIRA