L'entrée en vigueur des nouveaux tarifs de transport dans la wilaya de Tizi Ouzou, enregistrant une augmentation de 5 à 10 DA, exaspère la population locale notamment à Aïn El-Hammam où des villageois ont fermé l'axe routier reliant Takana dans la commune d'Aït Yahia au chef-lieu de daïra d'Aïn El-Hammam. En effet, dès la matinée d'hier les villageois de Koukou, Tagounits, Lazib Ath Dhmia et Abdoune ont fermé la route à Tafraout en utilisant des gravats et des pneus brûlés bloquant ainsi de nombreux travailleurs, étudiants et lycéens qui n'ont pas pu rejoindre leur lieu de travail et établissements scolaires. Les manifestants en colère estiment que les tarifs de transport ont été augmentés de manière illégale. À Tizi Ouzou, et depuis le début du mois janvier, de nombreux mouvements de contestation, dénonçant les nouveaux tarifs de transport, ont été enregistrés. Selon certains usagers, les tarifs établis par la Direction des transports ne sont nullement respectés par les transporteurs. En effet, si les prix sont fixés par kilométrage, 20 DA pour le trajet de 0 à 5 km, 25 DA de 5 à 10 km, 35 DA de 10 à 20 km et 45 DA de 20 à 30 km, ceux pratiqués sur le terrain ne concordent pas avec cette tarification. Même les transporteurs urbains ont opéré une augmentation de 5 DA. Au chef-lieu de wilaya, le prix par place, déjà excessif, est passé de 25 à 30 DA. De leur côté, les transporteurs justifient cette hausse par l'augmentation du prix du carburant. À El-Hachimia (Bouira), pour dénoncer la hausse des prix du transport les villageois de Gora, Ouled Sidi-Khaled et Chéraga (sud-ouest du chef-lieu), ont fermé dans la matinée d'hier le CW127, dans le but de s'insurger contre les prix qualifiés d'exorbitants pratiqués par les transporteurs de la ligne El-Hachimia-Bouira. Ainsi, les manifestants ont barricadé cette route dans le but d'interpeller les pouvoirs publics sur ce qu'ils qualifient de hausse "spéculative" du prix du ticket de transport. Selon eux, le prix fixé par les pouvoirs publics est de 30 DA, alors que les transporteurs l'ont augmenté à 40 DA. Exacerbés par cette augmentation anarchique, ils ont dressé des barrages à l'aide de pneus incendiés et divers objets de fortune, ce qui a eu pour effet de perturber fortement la circulation automobile. "Le ticket de transport a augmenté de manière anarchique, sans que personne ne puisse mettre un terme au diktat des transporteurs", s'insurgent nombre de villageois. Du côté des transporteurs, on affirme qu'ils appliquent la loi. "Nous sommes également des citoyens et les récentes augmentations des prix du transport, ont été dictées par le gouvernement, nous n'y sommes pour rien !", affirment-ils. Et de poursuivre : "Depuis début janvier, nous faisons l'objet d'insultes et d'invectives de la part des usagers, car nous appliquons tout simplement la loi." La route a été finalement libérée vers 11h. K. Tighilt/Ramdane B.