Les diverses augmentations contenues dans la loi de finances 2018 ne cessent de provoquer la colère des citoyens. À Bouira, des actions de protestation ont été enregistrées, hier, dans le but de s'insurger contre la cherté de la vie. Tout d'abord, les citoyens de la commune de Chorfa (extrême est de Bouira), ont fermé, hier, la RN15 reliant Bouira à Béjaïa, à l'aide de blocs de pierre et divers objets, dans le but de protester contre les dispositions contenues dans la loi de finances 2018. Les commerçants de cette commune ont également observé une grève générale, pour signifier leur désapprobation quant à la flambée des prix. Ces citoyens, des jeunes pour la plupart, ont, en effet, barricadé la route pour dénoncer une "loi infamante" et exiger du gouvernement sa révision. Sur des banderoles accrochées aux abords de la route, ces citoyens avaient inscrit "Non aux mesures antisociales", ou encore "La commune de Chorfa dit non à l'austérité ! Nous sommes tous concernés". De leur côté, les commerçants dénoncent le "harcèlement" des impôts, ainsi que la flambée des prix, notamment des légumes secs et des aliments pour enfants en bas âge. "Nous achetons plus cher et nous revendons également plus cher. Nous sommes tous concernés !" affirme un commerçant gréviste. Par ailleurs, les citoyens de la commune d'El-Mesdour, à l'extrême sud de Bouira, ont fermé dans la matinée d'hier le CW20, dans le but de s'insurger contre les prix qualifiés d'exorbitants pratiqués par les transporteurs de la ligne El-Mesdour-Bouira. Ainsi, les manifestants ont barricadé cette route dans le but d'interpeller les pouvoirs publics sur ce qu'ils qualifient de hausse "spéculative" du prix du ticket de transport. Selon eux, le prix fixé par les pouvoirs publics est de 20 DA, alors que les transporteurs l'ont augmenté à 40 DA. Exacerbées par cette augmentation anarchique selon les usagers mécontents, les populations de plusieurs villages d'El-Mesdour ont dressé des barrages à l'aide de pneus incendiés et divers objets de fortune, ce qui a eu pour effet de perturber fortement la circulation automobile. "Le ticket de transport a augmenté de manière anarchique, sans que personne puisse mettre un terme au diktat des transporteurs", s'insurgent nombre de villageois. "Comment voulez-vous qu'un père de famille avec plusieurs enfants scolarisés puisse faire face à toutes ces hausses ? Comment est-il possible de payer 40 DA pour 3 kilomètres ?", déplorent les manifestants. De leur côté, les transporteurs exerçant leur activité sur cette ligne, ne semblent pas près de céder devant la mobilisation musclée des usagers des transports. Ils ont justifié cette "légère" augmentation par la hausse des prix des lubrifiants et de la pièce de rechange. RAMDANE BOURAHLA