Au trois coups du brigadier, l'écho a empli l'espace Bachir-Mentouri de l'établissement Art & Culture en retour à "L'écho de plume" du comédien Haïdar Benhassine, qui réitéra l'innocent appel d'Al Sahira oua al aytam (La sorcière et les orphelins) de Tassadit Remila : Papa emmène-moi au théâtre, Maman emmène-moi au cinéma et à la librairie qu'il a emprunté aux héritières de la regrettée Keltoum lors de la première édition du Festival de la production théâtrale féminine qui s'était tenue en l'an 2012 à Annaba. Modéré par le poète et romancier Abderrezak Boukouba, l'orateur s'est offusqué d'emblée face à l'assèchement rampant du vivier des professions du monde du spectacle, du fait de l'indigence en matière d'initiatives, lorsqu'il s'agit de l'ouverture d'ateliers d'apprentissage aux métiers de la scène, dont l'accessoiriste qui est l'essentiel support au scénographe et au metteur en scène. Autre rareté scénique, l'administrateur en charge de la gestion du budget qui se doit de rouler sur le même essieu que le directeur artistique. À ce titre, il est requis d'ouvrir des ateliers pour le chorégraphe, où il doit capitaliser le savoir-faire de la gestuelle et des mouvements des comédiens. C'est dire qu'il y a urgence sur la scène, où il est également requis d'insuffler une relève de la ressource humaine à la mesure de l'écriture scénaristique et de la création artistique, a-t-on su de l'orateur qui, tout jeune, allait découvrir que le 4e art s'enseignait aussi à l'école : "Le théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et l'eau... Le théâtre est donc, au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l'eau et l'électrice" (Jean Vilar). Ceci dit, l'adaptateur de l'œuvre littéraire La grotte éclatée de Yamina Mechakra (éditions Sned 1979) qu'avait préfacé le regretté Kateb Yacine, exhorte d'éclairer encore plus les scènes régionales, dont celle du théâtre de Batna, où la pratique théâtrale relève plus de l'amour du quatrième art que d'un casse-tête bureaucratique. Au chapitre mémoriel, le conférencier ose la question : qu'avons-nous gardé de Homq salim (Folie salutaire 1972) qu'avait adapté le regretté Abdelkader Alloula du Journal d'un fou de Nicolas Gogol ? Sinon qu'une passerelle, au-dessus de laquelle roule Hafila tassir d'Azzedine Medjoubi avec à son bord le flux de générations de Mahieddine Bachtarzi jusqu'à M'hamed Benguettaf, où il y aura tant de places pour l'éclosion d'étoiles de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle de Bordj El-Kiffan. Au demeurant, le comédien de la pièce Arrêt fixe d'après le texte de M'hamed Benguettaf veut en finir avec la maxime : Les Algériens doivent importer des livres de l'étranger pour connaître leur histoire." Décodé, le message se veut clair à l'adresse des décideurs : "La création ? Il n y a que ça qui compte pour aboutir à l'utilisation optimale de nos salles de représentations." Pour conclure, "L'écho de plume" qui en est à sa quatorzième bougie s'exerce au "théâtre de rue"!, où les gens du 4e art descendent de la scène tous les samedis que Dieu fait, pour aller à une rencontre-débat avec le public, a déclaré le professeur Brahim Noual, qui enseigne à l'INADC, la critique théâtrale et l'histoire du théâtre qu'il a ramené de son séjour d'études en Russie : "Donc, et au-delà du débat initié de concert par l'établissement Art et culture et la direction du Théâtre national algérien (TNA), il est loisible au public de consulter notre fond d'ouvrages qui traitent du théâtre et du cinéma à la bibliothèque que l'on enrichit à l'aide des dons d'anonymes généreux donateurs" a tenu à préciser notre interlocuteur. Et ce qui a trait à l'art se discute au contact convivial de comédiens d'audience universelle, pour peu que l'on se donne la peine d'assister au rendez-vous hebdomadaire de "l'Echo de plume" à la médiathèque Bachir-Mentouri, rue Pichon. Louhal Nourreddine