« Excusez-moi, mais nous n'avons pas le médicament que vous demandez ! », telle est la réponse que la plupart des victimes de la maladie du siècle reçoivent dans les pharmacies du pays. Faute de gestion ou absence de budget ? Il faudrait d'abord avoir plus de sincérité de la part du ministère de la santé, qui ne cesse de démentir la pénurie des médicaments pour cancéreux que rencontre l'Algérie depuis des années. Des malades anéantis par leurs souffrances, des familles employant tous leurs moyens pour se procurer le « remède » en question.
Invité de la radio chaine 3 il y a quelques jours de cela, le directeur général de la pharmacie du ministère de la santé, HamouHafed a évoqué les « nombreuses raisons » de la rupture de stocks de certains médicaments, niant par ailleurs leur absence dans les hôpitaux et dans certaines officines. Il a également rassuré les malades et promis de rétablir le marché.
« Quand on annonce au client que le médicament n'est pas disponible, on lit sur son visage de la détresse et de la déception entrainant parfois de la colère car il a tellement de problèmes, tellement de symptômes à gérer que la dernière chose qu'il a envie d'entendre est la non disponibilité de son médicament. Le pharmacien se débrouille pour trouver ces médicaments, consulter les fournisseurs, faire des échanges avec ses collaborateurs pour assurer sa commande, car généralement les clients remettent la faute sur les pharmaciens sachant que nous ne sommes que des intermédiaires. Nous pensons que cette pénurie est aberrante pourquoi ? Tout simplement car au lieu d'importer les vitamines et les compléments alimentaires en premier, il faudrait donner la priorité aux anti-cancéreux qui sont une nécessité. Je voudrai ajouter que les traitements anti-cancéreux sont très limités en Algérie et sont souvent en rupture, ils concernent généralement les cancers du sein et de la prostate vu leur récurrence. Pour la plupart, ils servent d'adjuvants et sont donc utilisés pour un but préventif autrement dit, ils préviennent les récidives et la propagation des cellules cancéreuses. », témoigne Hana Khodja, docteur en pharmacie. Parmi les médicaments que nous trouvons dans les officines du pays: Femaro du laboratoire Létrozole, Arimidex de Anastozole, Nolvadex de Tamoxifène concernant le cancer du sein, Décapéptyle et Casodex pour le cancer de la prostate alors que le remède pour d'autres types de cancers est en manque ou quasiment absent, ce qui est très désespérant. Mellyssia LAZIB Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC)