Le débrayage illimité pour lequel le syndicat a opté occasionne comme dommage collatéral la division de la famille des syndicats du secteur de l'éducation. La grève illimitée du Cnapeste ne mécontente pas que les parents d'élèves et le ministère de l'Education nationale. Elle occasionne, comme dommage collatéral, la division de la famille des syndicats du secteur de l'éducation. En effet, des fissures sont apparues entre ceux qui s'en tiennent toujours à la charte d'éthique signée avec la ministre de l'Education, pour une école sans grève, et les autres qui sont engagés dans le combat revendicatif sous la bannière de l'intersyndicale. Le fossé s'est creusé encore davantage suite à la réunion tenue mercredi dernier, entre la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, et les syndicats, associations et fédérations des parents d'élèves, opposés à la grève du Cnapeste. Une rencontre qui a regroupé les secrétaires généraux de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Ferhat Chabekh, du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Benlamouri Loghlaith, la fédération éducation du Snapap, Mohamed Hamidet, du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep), et Sid-Ali Bahari et enfin du Syndicat des corps communs de l'éducation (SNCCOPEN). Du côté parents d'élèves, il y a eu la participation de Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE) et de Djamila Khiari, présidente de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves (Fnape). Un député, élu sur la liste du RND à Alger, Abdelkrim Boudjenah, y a également pris part. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion, ils ont jugé que les actions de protestation "se traduisent négativement sur l'image du mouvement syndical auprès de l'opinion publique". Les signataires du communiqué, portant le cachet du ministère de l'Education nationale, ont estimé que "ces comportements chahutent le travail des commissions nationales installées au ministère de l'Education nationale, notamment celle ayant trait au statut particulier et aux œuvres sociales qui en sont à leurs dernières retouches". Ils expriment également leurs craintes quant à l'effet négatif de cette protestation qui a lieu au milieu du deuxième semestre de l'année sur la scolarité des enfants, surtout ceux qui se préparent aux examens de fin de cycle. Si des syndicats se sont rangés du côté de la tutelle, d'autres, en revanche, sont restés solidaires (passifs) avec le Cnapeste. Il s'agit des membres de l'intersyndicale qui ont décliné l'invitation à la réunion. Parmi ces syndicats, on cite le Snapest de Meziane Mériane, l'UNPEF de Sadek Dziri, le Satef de Boualem Amoura et le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) présidé par Achour Idir. Ces derniers, qui se sont démarqués de la démarche de leurs confrères, ont dénoncé ce qu'ils ont appelé une "mascarade" et de "pêche en eau trouble". "Je tiens à informer l'opinion publique que le Satef n'a jamais pris part à la réunion tenue au ministère pour dénoncer quoi que ce soit et la déclaration n'engage que ses auteurs qui pêchent en eau trouble", a indiqué Boualem Amoura sur son compte Facebook. De son côté, Meziane Mériane a déclaré aussi que "le Snapest a refusé de participer à une rencontre au ministère de l'Education le 31 janvier 2018 à 15h30 où la thématique était ‘charte nationale et grève du Cnapeste !'" La ministre de l'Education a indiqué par la même occasion que toutes les revendications des syndicats relevant de sa compétence ont été satisfaites depuis des années et que le reste des demandes exprimées sont étudiées dans le cadre de commissions installées à cet effet. Rappelons que le Cnapeste, dont les démembrements à Béjaïa et Blida sont en grève depuis plusieurs semaines, a déclenché le 30 janvier dernier un débrayage national illimité. A. R. [email protected]