Le mouvement de débrayage ponctué par un rassemblement devant le siège du ministère de l'Education, décidé pour le 5 octobre, journée nationale de l'enseignant, en est la preuve tangible. Le choix de la date n'a pas fait l'unanimité de tous les syndicats. Si le Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), le Conseil national des enseignants du secondaire et technique (Cnapest) et le Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation et de la formation professionnelle (Satef) décident de coordonner leur action en choisissant cette date, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et le Syndicat national des enseignants du secondaire et technique (Snapest) préfèrent temporiser. Il n'est pas question pour le SNTE de toucher à cette date qui coïncide avec la journée mondiale de l'enseignant. «C'est une date symbolique pour nous. Si nous voulons faire de grève, l'année est longue», a souligné Boudjenah, porte-parole du syndicat. Contacté par nos soins, ce dernier a souligné que le bureau national du SNTE se réunira la semaine prochaine afin de statuer sur les actions à entreprendre dans le futur. «C'est à partir de là que nous déciderons de convoquer ou pas un conseil national extraordinaire. A mon sens, nous ne devons pas faire une grève juste pour la faire mais il doit y voir des raisons valables», a-t-il souligné avant d'ajouter qu'il est judicieux d'attendre la rencontre avec M. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, pour en décider. «Le ministre a promis de réunir les syndicats de l'Education après l'aïd», précise-t-il. De son côté, le Snapest se démarque catégoriquement de la grève du 5 octobre pour la seule raison qu'il n'a pas été associé par ses initiateurs (CLA et Cnapest). C'est du moins ce que nous a fait remarquer son coordinateur national Meziane Meriane. Réunissant le conseil national, ce vendredi, le Snapest a brandi la menace d'aller vers une grève nationale paralysant le secteur du secondaire. «Nous nous sommes mis d'accord sur le principe, reste seulement à fixer la date de la grève», a dit M. Meriane avant d'enchaîner : «nous avons préféré laisser la date ouverte, le temps de sensibiliser l'intersyndicale pour mener une action commune». Ainsi, chacun des syndicats précités danse sur le pied qui lui convient. Souffrent-ils d'un problème de leadership ou tout simplement de dissimilitude de visions ? Une chose est sûre, leurs doléances sont similaires et s'articulent autour de la révision à la hausse du point indiciaire de 45 à 100 DA, la promulgation du régime indemnitaire et d'un statut valorisant leur salaire, la retraite après 25 ans de service et le logement pour ne citer que ces points. Cela étant, les élèves seront encore une fois perturbés, voire pénalisés, des faits dont ils ne sont pas responsables.