La publication d'un mémo sur la procédure de mise sur écoute d'un ancien conseiller de Donald Trump suscite depuis vendredi une tempête politique aux Etats-Unis. Le président américain a autorisé la publication de ce document estimant qu'il discrédite l'enquête menée sur les ingérences russes dans sa campagne. Mais les démocrates dénoncent la partialité du mémo rédigé par le chef de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, un proche de Donald Trump. Et ils s'inquiètent de la suite des événements. Les démocrates parlent de risque de crise constitutionnelle car ils craignent que Donald Trump s'appuie sur le mémo pour justifier le limogeage du procureur Mueller, en charge de l'enquête sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, ou de son supérieur. Une inquiétude suscitée notamment par un tweet du président, dans lequel il met directement en cause l'intégrité des plus hauts responsables du FBI et du département de la Justice. Cette accusation est exceptionnelle car le président est censé protéger ces deux institutions. Interrogé par les journalistes sur l'éventualité de sanctions, le président a de plus éludé en répondant "Vous verrez bien"... "Il fait de la télé réalité... il nous met en appétit pour le prochain épisode" a commenté un représentant démocrate avant d'ajouter : "Mais il s'agit de nos institutions, il a le devoir de les préserver, pas de les détruire". Certains républicains ont aussi fait part de leur inquiétude. C'est le cas notamment de John McCain qui, sans citer directement Donald Trump, a déclaré par communiqué : "Les récentes attaques contre le FBI et le département de la Justice ne servent pas les intérêts des Américains, mais ceux de Poutine. L'enquête du procureur Mueller doit se poursuivre sans obstruction." R. I./Agences