“Le coup de gueule” de Blatter, président de la FIFA, a eu un effet immédiat. Devant la menace de la puissante fédération mondiale d'exclure l'Algérie des compétitions internationales si la FAF n'organise pas avant le 23 décembre prochain son assemblée générale élective avec ses statuts actuels, dixit Blatter, les pouvoirs publics ont décidé, ce week-end, de prendre les devants pour éviter l'irréparable. En effet, selon, le président sortant de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, joint par nos soins, “la fédération de football a été destinataire, jeudi, d'une correspondance du MJS l'invitant à une réunion dimanche (demain, ndlr), afin de tenter de trouver une solution à cette situation d'impasse et, surtout, pour faire face à la menace de la FIFA”. Après plusieurs jours de déclarations stériles par presse interposée, la tutelle se voit obligée de renouer le dialogue avec la FAF afin de parvenir à un compromis qui ne met pas notre pays en porte à faux avec la FIFA. À ce titre, Raouraoua nous a révélé que c'est lui-même qui conduira la délégation de la FAF qui se rendra, donc, demain au siège du MJS. Pour les observateurs, c'est là un geste de bonne volonté des pouvoirs publics, trompés “par une démarche plus que douteuse de certaines parties irresponsables qui ne connaissent rien au football”. Cette fois-ci donc point d'intermédiaires, Raouraoua et Guidoum auront toute latitude pour lever les équivoques afin de sortir de la réunion avec un plan à même d'éviter au football algérien une autre humiliation, plus grave encore, car ayant une portée politique, après celle de la double élimination du Mondial et de la CAN-2006. À ce titre, Raouraoua, qui se dit prêt à contribuer à la sortie de la crise, a tenu à rappeler que “j'ai toujours œuvré pour le dialogue avec le MJS concernant cette affaire des élections de la FAF et lors de ma dernière correspondance envoyée il y a une dizaine de jours à la tutelle, j'avais affirmé que, soucieux de l'image de marque du pays, nous nous mettions à sa disposition pour toute solution qui va dans le sens de l'intérêt de l'Algérie. C'est pour nous un devoir…” Reste à savoir maintenant Si Guidoum, qui s'exprimera certainement aujourd'hui à ce sujet lors de son passage au forum de l'ENTV, fera marche arrière concernant la mise en conformité des statuts actuels de la FAF avec le décret 05-405, régissant les fédérations sportives. Une mise en conformité que rejette justement la FIFA. C'est dire qu'au point où en sont arrivées les choses, même le compromis est difficile à trouver. Mais avec le dialogue renoué c'est déjà un pas en avant en attendant… Pour rappel, à la suite de la réunion, mercredi, de son comité exécutif, la FIFA a menacé l'Algérie d'exclusion si la FAF n'organise pas avant le 23 décembre prochain son assemblée générale élective et sans changement statutaire. Cette déclaration de Blatter intervient après trois mises en garde adressées à la FAF contre toute modification de statuts. Le MJS avait réfuté ces “injonctions”, considérant qu'il s'agissait “d'une ingérence flagrante dans les affaires d'un pays souverain”. Guidoum avait dès lors intimé l'ordre à la FAF de procéder à la mise en conformité dans les plus brefs délais, soit avant les élections. L'intervention de Blatter semble avoir changé la position du MJS. S. B.