Talaie El-Houriat persiste à penser que la confusion qui règne dans le pays a pour origine la vacance du pouvoir. Le bureau politique du parti Talaie El-Houriat, qui s'est réuni, hier, samedi, à Alger, "reste profondément préoccupé par la confusion qui règne au Sommet de l'Etat où des cercles du pouvoir s'affrontent pour un positionnement en vue de l'élection présidentielle au lieu de se consacrer à la recherche de solutions pour sortir le pays de l'impasse politique et apporter des remèdes à la crise économique et sociale". Dans un communiqué rendu public, le parti d'Ali Benflis considère, en effet, que "les décisions et les contre-décisions, les revirements du gouvernement, les aveux d'impuissance de membres du gouvernement face au degré de dégradation de certaines situations, l'absence de cohésion gouvernementale sur des dossiers importants, les rappels à l'ordre dont l'identité de l'autorité d'origine est difficilement identifiable ont une seule source : le vide au sommet de l'Etat". Et "face à une situation qui se détériore, le pouvoir en place joue la diversion pour détourner l'attention d'une situation politique économique et sociale délétère en déviant le débat politique sur l'échéance présidentielle et un hypothétique 5e mandat". Talaie El-Houriat estime, à cet effet, que "le régime en place s'affaire beaucoup plus à assurer sa survie par le statu quo qu'à œuvrer en vue du redressement de la situation du pays". Sur un autre chapitre, le bureau politique "constate, une fois de plus, que le gouvernement continue à naviguer à vue alors que les indicateurs de la crise sont toujours au rouge. Qu'il s'agisse des résultats du commerce extérieur, de l'inflation, de la valeur de la monnaie nationale, du chômage, du coût de la vie, nous sommes loin des objectifs fixés par le gouvernement pour l'année qui s'est achevée". Aussi, relève-t-il, avec inquiétude "la montée en puissance de lobbies qui interfèrent dans les choix économiques du gouvernement, qu'il s'agisse du commerce extérieur, du partenariat public-privé, du montage automobile, des télécommunications, des questions de la transition énergétique et celle du gaz de schiste". Le parti de l'ancien chef de gouvernement s'est particulièrement attardé sur le volet social, auquel il a consacré un long chapitre dans son communiqué. Tout en soulignant "une montée spectaculaire des conflits sociaux", Talaie El-Houriat "constate avec regret la persistance du pouvoir politique en place à recourir aux méthodes et aux instruments de la répression, propres aux régimes autoritaires : usage inconsidéré de la force, menace de représailles, instrumentalisation de la justice, répression administrative, notamment les licenciements et les retenues sur salaires, discrédit des syndicats en manipulant les parents d'élèves contre les enseignants, les familles des malades contre les médecins résidents et les paramédicaux, les voyageurs contre les transporteurs". Le parti se dit même "indigné" par les agissements du pouvoir politique qui visent à monter la population contre les mouvements de contestation en usant de la stratégie de la peur et du chantage à la stabilité, en désignant des boucs émissaires qu'il croit trouver tantôt dans la "main étrangère" qui voudrait provoquer "un printemps algérien", tantôt dans des "forces de déstabilisation internes qui noircissent le tableau et sèment le trouble à l'approche de l'élection présidentielle". Mehdi Mehenni