Le Bureau politique de Talaie El Hourriyet a tenu, lors de sa réunion mensuelle ordinaire, sous la présidence de Ali Benflis, à dénoncer «l'approche répressive du pouvoir politique en place en réponse à la contestation pacifique de citoyens qui exercent leurs droits constitutionnels». Selon un communiqué du parti, Talaie El Hourriyet se dit «profondément préoccupé par la confusion qui règne au sommet de l'Etat où des cercles du pouvoir s'affrontent pour un positionnement en vue de l'élection présidentielle au lieu de se consacrer à la recherche de solutions pour sortir le pays de l'impasse politique et apporter des remèdes à la crise économique et sociale». Talaie El Hourriyet estime que «face à une situation qui se détériore», le pouvoir «joue la diversion pour détourner l'attention d'une situation politique économique et sociale délétère en déviant le débat politique sur l'échéance présidentielle et un hypothétique 5e mandat». Le communiqué consacre une large place à la situation économique et sociale du pays. Le Bureau politique du parti «constate que le gouvernement continue à naviguer à vue alors que les indicateurs de la crise sont toujours au rouge». «Qu'il s'agisse des résultats du commerce extérieur, de l'inflation, de la valeur de la monnaie nationale, du chômage, du coût de la vie, nous sommes loin des objectifs fixés par le gouvernement pour l'année qui s'est achevée». Le parti note «avec inquiétude», la «montée en puissance de lobbies qui interférent dans les choix économiques du gouvernement», notamment en matière de «commerce extérieur, de partenariat public-privé, de montage automobile, de télécommunications, de questions de transition énergétique et de gaz de schiste». «Approche répressive» Sur la situation sociale, le parti note la «montée spectaculaire des conflits sociaux», «tout à fait prévisible, du fait des politiques d'austérité menées par le gouvernement». «Syndicats, chômeurs, souscripteurs AADL, demandeurs de logement, habitants de bidonvilles, citoyens de villages et hameaux oubliés, étudiants et enseignants, médecins et paramédicaux, retraités, patriotes et gardes communaux, fonctionnaires des collectivités locales, employés de l'électricité et du gaz, postiers, personnels d'Air Algérie, qui observent des grèves et investissent la rue, tiennent des rassemblements, des sit-in, manifestent, pour faire valoir leurs droits bafoués, avancer leurs revendications socioprofessionnelles ignorées ou demander l'accès à des services sociaux au nom de la justice sociale et de la citoyenneté», affirme le communiqué de Talaie El Hourriyet. Sur ce sujet, il «constate avec regret la persistance du pouvoir politique en place à recourir aux méthodes et aux instruments de la répression, propres aux régimes autoritaires», comme l'«usage inconsidéré de la force, menace de représailles, instrumentalisation de la Justice, répression administrative, notamment les licenciements et les retenues sur salaire, discrédit des syndicats en manipulant les parents d'élèves contre les enseignants, les familles des malades contre les médecins résidents et les paramédicaux, les voyageurs contre les transporteurs». Le Bureau politique de Talaie El Hourriyet «dénonce l'approche répressive du pouvoir politique en place, en réponse à la contestation pacifique de citoyens qui exercent leurs droits constitutionnels». Il considère que «les raisons de cette fronde sociale sont à rechercher dans cette injustice sociale où l'on demande aux couches populaires de serrer la ceinture alors que les médias déroulent quotidiennement une actualité faite de corruption, de malversations de deniers de l'Etat, d'évasion fiscale». Concernant la situation sécuritaire, le Bureau politique de Talaie El Hourriyet rend «hommage à l'ANP et aux services de sécurité qui traquent sans relâche les groupes terroristes et les bandes de la grande criminalité», et «exprime son inquiétude face à la persistance de la menace terroriste, dont témoignent les bilans de la lutte antiterroriste, rendus publics par le ministère de la Défense nationale pour l'année 2017, qui commande une vigilance de la population de tous les instants».