La condamnation de la décision du président américain de reconnaître El-Qods comme capitale de l'Etat hébreux était unanime dans toutes les capitales de la planète. L'initiative de Donald Trump a suscité la réprobation dans le monde entier, à commencer par Mahmoud Abbas, le président palestinien, qui a réagi immédiatement après l'annonce de Washington. Il a estimé que les Etats-Unis ne pouvaient plus jouer leur rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens. "Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu'ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu'ils ont joué au cours des dernières décennies", a déclaré Mahmoud Abbas à la télévision palestinienne. Il a souligné que l'annonce de M. Trump "ne changera rien à la situation de la ville d'El-Qods occupé, la capitale éternelle de l'Etat de Palestine". "On ne peut faire face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis qu'en lançant une nouvelle intifada", a déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un discours prononcé depuis la bande de Gaza. Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat, a estimé que Donald Trump avait "détruit" la solution dite à deux Etats. M. Trump a aussi "disqualifié les Etats-Unis de tout rôle dans un quelconque processus de paix", a-t-il ajouté. Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une "négociation directe" entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en rappelant avoir toujours été "contre toute mesure unilatérale". "Il n'y a pas d'alternative à la solution de deux Etats" avec El-Qods (Jérusalem) "comme capitale d'Israël et de la Palestine", a-t-il souligné. La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est alarmée d'un retour "à des temps encore plus sombres" alors que la Russie s'est dite "très inquiète". Le président russe Vladimir Poutine s'est dit jeudi "fortement préoccupé", appelant les parties prenantes au conflit israélo-palestinien à la retenue et au dialogue. Lors d'un entretien téléphonique jeudi soir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine a déclaré être "fortement préoccupé" par la décision de M. Trump, selon un communiqué du Kremlin. La chancelière allemande Angela Merkel a "désapprouvé" la décision américaine. L'Arabie Saoudite a exprimé "de profonds regrets" rappelant qu'il "a déjà mis en garde contre les graves conséquences que peut avoir cette décision injustifiée et irresponsable", a souligné un communiqué du Palais royal cité par les médias d'Etat. "Prendre une telle décision met le monde, et spécialement la région, dans un cercle de feu", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan. Merzak T./Agences