Les délégués annoncent pour les jours à venir une grève de la faim si rien de concret ne venait à mettre fin au conflit qui perdure. Les étudiants d'Oran et de Mostaganem des Ecoles normales supérieures (ENS) ont tenu parole en organisant, hier matin, une grande marche, en plein centre-ville d'Oran, pour sortir de leur confinement. Et pour cause, ces quelque 400 étudiants qui ont battu le pavé hier, partant de la place du 1er-Novembre et empruntant ensuite la rue Larbi-Ben-M'hidi, sont en grève depuis le mois de novembre 2017. Et c'est dans les slogans qu'ils ont scandé, durant plus d'une heure, que l'amertume et la détermination ont été ressenties avec pour cible principale la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit. Devant des passants et des riverains surpris, les étudiants, majoritairement des jeunes filles, ont fait entendre leur hostilité en scandant : "Benghabrit, tu ruines notre avenir" ou encore "Etudiants en colère", "Jusqu'au bout et solidaires", "Pas de retour en arrière". Parfaitement organisés et profitant d'un cordon sécuritaire important des forces de l'ordre, les étudiants ont pu ainsi marcher, se faire entendre pour alerter l'opinion publique sur ce qu'ils appellent "une politique du pourrissement, le refus de dialoguer et d'ignorer leurs revendications", notamment l'article 4 qui stipule que ces étudiants sont prioritaires pour le recrutement. Et là, d'ailleurs, l'un des points de leur plateforme de revendications est d'"être recrutés prioritairement dans leurs wilayas d'origine". S'agissant de la possibilité de s'inscrire en master, l'enseignement supérieur n'y aurait vu aucune objection, les renvoyant quand même à l'administration de leur établissement. Au terme de leur marche, où ils croiseront le sit-in du Cnapeste devant l'académie, les étudiants finiront leur action de protestation au pied de la wilaya. Les délégués annoncent pour les jours à venir une grève de la faim si rien de concret ne venait mettre fin au conflit qui perdure. Depuis plusieurs semaines, Constantine fait face à une fronde sociale qui ne cesse de s'amplifier. Hier, la ville a vécu une autre journée de mobilisation, touchant un des secteurs des plus névralgiques, à savoir l'éducation. Cependant, le mouvement des étudiants de l'ENS, le quatrième depuis plus de trois mois, s'est avéré être le plus spectaculaire, car se traduisant par d'importantes perturbations, en particulier dans le centre-ville. Parallèlement aux rassemblements nocturnes qui se tiennent depuis plusieurs semaines au niveau de l'Ecole normale supérieure située sur le plateau d'El-Mansourah et à l'Université 3, la journée d'hier fut encore un nouveau "lundi de la colère". Les normaliens, qui étaient 2 000 environ, se sont rassemblés, dès les premières heures de la matinée, sur la place de la Pyramide, avant de converger, peu à peu, vers la direction de l'éducation située à quelques dizaines de mètres plus loin. Les lieux avaient déjà été investis par les enseignants du Cnapeste, qui étaient, quant à eux, rassemblés en masse devant la DE, depuis 10 heures. D. LOUKIL/LYNDA N.