La révision du statut s'impose aussi comme un point vital. Pour son sixième forum national, l'Association nationale des paramédicaux a choisi de placer l'événement, qui se déroule depuis hier et ce, pour deux jours au Palais de la culture, sous le signe de la réforme. Et c'est, précisément, en présence de M. Zitouni, président de la commission de la réforme, et d'autres responsables du ministère que le code de l'éthique et de la déontologie est abordé et débattu. Les participants à cette rencontre, qui représentent pas moins de 35 000 adhérents parmi les 100 000 qui constituent le corps des paramédicaux, doivent, en définitive, cautionner le projet déjà ficelé par les responsables du ministère. Le code semble susciter le consensus comme tout le reste d'ailleurs, même s'ils préfèrent se déclarer seulement d'accord pour les grandes lignes en attendant de discuter les détails. Raison supplémentaire pour ces derniers de s'ériger en force de proposition et de participer de manière active aux changements attendus. Les chantiers proposés par la commission s'avèrent être “un canevas acceptable”, selon M. Ghachi Lounès, président de l'association. Le volet formation, sur lequel repose cette réforme qui se veut avant tout une revalorisation, apparaît comme vital. Il ne suffisait pas, en effet, de changer d'appellation et de passer de TSS à infirmier diplômé d'Etat sans que cela n'influe positivement sur la carrière du paramédical. Dans l'avenir, il sera question d'exiger un bac + 4 années d'études au lieu de 3 et de rendre la formation perméable de façon à permettre une évolution dans la carrière. Il est prévu également de hisser ce corps à la place qui lui est due avec la création d'un institut des sciences de la santé. Des changements qui ne pouvaient que ravir ce corps longtemps marginalisé et voué à l'anarchie mais sans pour autant le satisfaire complètement. Il est tout à fait légitime de leur part de vouloir profiter de cette réforme et d'aller dans les détails. Les paramédicaux abordent le sujet épineux du statut qui constitue d'ailleurs la revendication par excellence de tous les syndicats de la santé. Les paramédicaux n'échappent pas à la crise et comptent se constituer en syndicat affilié à l'UGTA, pour faire valoir leurs droits. Ils sont apparemment las de se voir traités comme la dernière roue de la charrette alors qu'ils constituent, selon eux, le maillon fort dans la prise en charge du malade. Ils attendent désormais de cette réforme un couronnement conséquent et motivant avec un profil de carrière qui répond aux aspirations de la profession. Celle-ci n'a que trop souffert “d'un rôle propre non utilisé, soumission aux organisations médicales et administratives, manque d'information sur la formation paramédicale et fonction cadre, mauvaise connaissance des textes législatifs, exécution d'un nombre important de tâches hors fonction et manque d'organisation et de coordination”, écrit l'association sur la fiche de présentation. Un constat déplorable qui a fini par créer un climat de désarroi au sein des paramédicaux. Un gouffre entre médecins et paramédicaux auquel il faut vite remédier dans l'intérêt du malade avec la création, pourquoi pas, d'un autre corps celui des aides-soignants comme cela se fait dans le reste du monde. En fait, n'est pas paramédical qui veut. Et pour cela, il faudrait cesser de prendre celui qui sait faire une injection pour un paramédical. Sa mission est complémentaire à celle du médecin qui, en fait, ne peut rien faire sans sa contribution. Mais tout changement reste conditionné par un code d'honneur et une nomenclature claire qui définit les tâches et délimite les prérogatives. N. S.