se contenter uniquement d'une association semble être insuffisant pour faire aboutir les revendications. Les prestations de services de nos structures hospitalières n'arrêtent pas de susciter des critiques de la part des malades qui se plaignent non seulement du laisser-aller qui règne dans ces structures mais également du mauvais traitement que leur réservent quelques membres du personnel notamment les paramédicaux dont ils dénoncent l'abus de pouvoir. Conscients des critiques dont ils sont l'objet, les paramédicaux décident de sauver leur réputation en plaidant pour une révision de statut et l'amélioration de la qualité de leur formation qui leur permettra d'être informés sur les dernières évolutions de secteur et veiller sur le bien-être des patients. «Les malades nous critiquent, mais ils ne tiennent pas compte des efforts fournis pour leur créer un climat de convivialité et de bien-être», nous explique un paramédical. Ces derniers décident de s'organiser en un syndicat afin de faire aboutir leurs préoccupations. En effet, lors du 6e forum scientifique des paramédicaux tenu, hier et avant-hier, au Palais de la culture, le président du conseil national des paramédicaux, M.Youcef Si Laarbi, a déclaré ouvertement à la presse que son secteur se dotera prochainement d'un syndicat affilié à l'Ugta qui sera habilité à défendre les intérêts de cette corporation. Car se contenter uniquement d'une association semble être insuffisant pour faire aboutir les revendications. En effet, toutes les grèves qui ont secoué le secteur de la santé et qui ont, dans leur majorité, abouti à un consensus, étaient à l'instigation des différents syndicats qui ont protégé leurs intérêts en allant jusqu'à paralyser le secteur. «Le syndicat peut peser lourd si sa texture est solide», ajoute notre interlocuteur. Quant aux réformes hospitalières, M.Si Laarbi exprime son soulagement en estimant que, hormis quelques correctifs qui doivent être introduits, «il est conçu dans un climat de concertation et de réflexion». La seule chose que redoute cette corporation est l'application palpable de ces réformes. «Les réformes nous conviennent pour le moment surtout si nos propositions sont prises en considération. Ce que nous appréhendons en revanche c'est l'application réelle de ce projet», déclare M.Ghachi Younes, président de l'association des paramédicaux. Notre interlocuteur souligne que sa corporation a participé «indirectement» à l'élaboration du contenu de cette réforme et ce, par le biais des suggestions transmises à la commission concernant leur secteur. «Quand on a pris connaissance du contenu de ces réformes on a remarqué que nos propositions avaient été intégrées». Parmi les six volets de réforme dégagés par la commission d'étude, la formation et les structures hospitalières ont particulièrement intéressé les paramédicaux. Tel que mentionné, cette corporation a plaidé, à maintes reprises, pour une valorisation de son statut à travers notamment la refonte du système de formation qui aidera à l'évolution de la carrière des paramédicaux qui sont actuellement au nombre de 100.000. «Nous n'avons jamais eu un statut propre à nous, régi par des textes de lois, ce qui nous rend incapables de connaître nos droits et nos devoirs», explique notre interlocuteur. Tel que proposé dans ce volet, le cursus de formation des paramédicaux a été fixé à quatre années avec notamment la formation de mise à niveau. L'autre cheval de bataille de cette corporation : la création d'un conseil de l'ordre qui veillera au respect de la déontologie et de l'éthique de ces professionnels paramédicaux.