"Une telle assemblée dotée des pouvoirs nécessaires sera capable d'organiser le sauvetage du pays", soutient la SG du Parti des travailleurs. Comme elle l'avait annoncé lors du dernier conseil national du parti, lequel a décidé à "l'unanimité de s'appuyer sur les décisions du Président", la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a rendu publique hier son initiative politique. Il s'agit d'une pétition dans laquelle elle interpelle le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant "d'intervenir en urgence" pour convoquer, face à la "grave crise" que connaît le pays, des élections à une Assemblée nationale constituante (ANC). "Monsieur le Président, vous venez de prendre des décisions historiques consacrant pleinement notre amazighité. Alors, pour ouvrir une issue positive à la crise grave qui risque d'emporter notre pays, convoquez des élections à une Assemblée nationale constituante, pour jeter les bases d'un véritable renouveau politique institutionnel à même de sauver l'Etat algérien et d'immuniser notre pays", lit-on dans le texte de la pétition lue par Louisa Hanoune à l'ouverture des travaux de la réunion du bureau politique de son parti. "Une telle assemblée dotée des pouvoirs nécessaires sera capable d'organiser le sauvetage du pays", soutient Louisa Hanoune. Selon elle, elle sera capable de "sortir le pays de la récession (...)", de "décréter l'échelle mobile des salaires (...)", de "sauver les hôpitaux et l'université de la ruine", de "sauver la jeunesse (...)", de "retirer les projets de loi scélérats et régressifs (...)", "libérer la justice (...)", "assainir le secteur économique mafiotisé (...)", "préserver la propriété collective de la Nation (...)", "décréter un impôt sur la fortune", "lever toutes les restrictions sur les libertés" et enfin, "libérer les médias de toute forme de harcèlement". "Monsieur, le Président, donnez la parole au peuple pour qu'il définisse lui-même la forme et le contenu des institutions dont il a besoin pour exercer sa pleine souveraineté, des institutions réellement crédibles à même d'élaborer des politiques conformes à la démocratie avec son contenu social, économique et politique", note le texte. Dans cette pétition, pour laquelle le PT vise à recueillir quelque 1,5 million de signatures, le parti décrit un pays "exposé à davantage de turbulences politiques et sociales". "Notre pays se trouve exposé chaque jour à davantage de turbulences politiques et sociales qui, faute de solutions positives, risquent de mettre en péril la sécurité nationale et la paix chèrement recouvrée ouvrant la voie au chaos et donc aux ingérences étrangères." Outre la précarité sociale qui touche des pans entiers de la population, Louisa Hanoune évoque "une confusion politique qui va en s'accentuant rendant la situation illisible", "des menaces sur la continuité de la République à travers les disparités qui se creusent entre les régions", "les entraves aux libertés", "des pratiques oppressives qui poussent à la confrontation", "une minorité de nouveaux riches qui bénéficient de l'impunité totale", "des responsables dans les institutions de la République qui piétinent les lois", le "délitement des institutions" et le "statu quo imposé par les élections", entre autres. "Monsieur, le Président, nous avons décidé de nous adresser à vous, car une année nous sépare de la prochaine présidentielle dans un contexte régional et mondial lourd de dangers pour les nations, notamment dans notre région. Et l'année 2018, une année charnière, s'annonce tumultueuse dans notre pays. Nous ne voulons pas que notre pays sombre dans l'anarchie. Nous refusons toute interférence étrangère dans les affaires de notre pays (...)", lance le PT. Par ailleurs, Louisa Hanoune a, dans son allocution, appelé à un grand débat général à l'Assemblée autour de la situation du pays et les entraves aux libertés, notamment syndicales et celle de manifester. Selon elle, l'initiative du président de l'APN, Saïd Bouhadja, de recevoir, à la demande du groupe parlementaire du PT, une délégation des médecins résidents, en grève depuis plusieurs mois et qui avaient manifesté mardi devant l'hémicycle, est "un pas positif". Karim Kebir