Les journées du championnat de Ligue 1 se suivent et se ressemblent. À la faiblesse du niveau technique des rencontres viennent s'ajouter à chaque fois les scandales de l'arbitrage, de plus en plus partial et suspect. La 21e étape du championnat de l'élite n'a en effet pas dérogé à la règle. Jugez-en : dans le choc de la lutte pour le maintien, DRBT-JSK, l'arbitre international Boukhalfa est revenu sur le terrain après la pause, avec de plus de dix minutes de retard sur les deux équipes. Selon le président de la JSK, Mellal, Boukhalfa a été carrément menacé par les dirigeants du DRBT dans son propre vestiaire, ce que ces derniers réfutent. En revanche, le comportement de l'arbitre à la reprise du jeu laisse perplexe. D'abord, l'arbitre a validé un but entaché d'une faute flagrante de Benmokhtar sur Djerrar, puis il a refusé un penalty limpide à la JSK, suite à un fauchage en règle de Djaabout à l'intérieur de la surface de vérité. Hors de lui, le coach de la JSK, Nourredine Saadi, n'a pas hésité à qualifier l'arbitre Boukhalfa de "malhonnête", ce qui devrait au moins lui valoir une enquête au sein de la LFP. Dans l'autre affiche de la journée, MCA-CSC, l'arbitre international Benbrahem s'est distingué également par un but hors jeu accordé au Mouloudia et un penalty pas du tout évident toujours sifflé en faveur du MCA. Jeudi, lors de la rencontre NAHD-USMB, l'arbitre Mial a accordé un penalty imaginaire au NAHD alors que le score était de un partout, provoquant l'écroulement des Blidéens en fin de match (4-1). À El-Harrach, l'arbitre Arab (encore lui) ferme les yeux sur deux penalties pour l'USMH contre l'USMA. La semaine précédente, l'arbitre Aouina a privé le NAHD d'une victoire certaine face à la JSK, avec ce but limpide de Gasmi inscrit dans les temps morts. Pour paraphraser le premier responsable de l'arbitrage, Ghouti, "les fautes sont si flagrantes que la CFA ne peut pas rester les bras croisés". Seulement voilà, la CFA et la FAF font justement preuve d'une grande indulgence envers les arbitres incriminés. C'est l'impunité qui règne. Lors de la phase aller, la commission de discipline de la CFA avait suspendu trois arbitres, Aouina Besseri et Oukil, pour 8 matchs, soit presque jusqu'à la fin de la saison, mais leur sanction a été curieusement réduite à quatre matchs à la suite de leurs recours. Cette réduction de peine s'explique en vérité par le fait que la commission fédérale des arbitres (CFA) ne veut pas enlever le badge d'international à Aouina, sachant que la réglementation international en matière d'arbitrage oblige la CFA à le faire pour toute sanction dépassant la durée d'un mois. Indulgence et arbitres protégés Par la même occasion, l'arbitre international Boukhalfa s'en est sorti avec une simple mise en garde. Il lui est reproché une faute technique lors de la rencontre MCA-USMH, puisqu'il n'avait pas sanctionné le joueur du MCA, Hachoud, qui avait soulevé son maillot en solidarité avec la Palestine, alors qu'il avait déjà un avertissement à son actif. Les dirigeants de l'USMH ont estimé dans leur rapport envoyé à la FAF que l'arbitre Boukhalfa aurait dû exclure Hachoud suite à un second carton jaune. L'arbitre Benbrahem, accusé par le président de l'ESS, Hamar, d'avoir cassé son équipe en coupe d'Algérie contre la JSS en accordant un penalty fictif en fin de match, a été mis au repos (pas de sanction) par la CFA, avant de revenir trois semaines plus tard par la grande porte comme de si de rien n'était. Vendredi au stade du 5-Juillet, il a récidivé, mais il ne sera pas inquiété. "Il s'agit d'un protégé de la CFA", nous dit-on au même titre d'ailleurs que Arab. En outre, le bureau fédéral de la FAF a entériné, jeudi dernier, la décision de la CFA de suspendre les deux arbitres Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui pour une durée d'un mois. Et comme ils ont déjà purgé une bonne partie de cette peine, ils seront bientôt de retour sur les terrains, alors que malheureusement ils sont coupables de fautes graves. Ces deux arbitres avaient en fait permis à l'USB de gagner devant l'ESS et à la JSMS de battre le GCM malgré un envahissement de terrain. Pourtant, après avoir annoncé dans un premier temps que les deux arbitres Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui sont suspendus jusqu'à la fin de la saison, le président de la CFA, Mohamed Ghouti, s'est rétracté : "Nous avons auditionné Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui au sein de la commission de discipline de la CFA. Les membres de cette commission, qui sont d'anciens arbitres, les ont écoutés, ils ont revu ensemble les images des matches USB-ESS et JSS-GCM. Halachi a reconnu qu'il n'y avait pas penalty mais qu'il était mal placé pour bien apprécier l'action litigieuse. Pour Sekhraoui, il a indiqué qu'il a accepté de reprendre la partie, après une interruption d'une demi-heure de jeu suite à l'envahissement de terrain par les supporters, car les responsables de la sécurité lui ont assuré que le match pouvait reprendre sans problème. En fin de compte, la commission qui est souveraine a décidé d'infliger une suspension d'un mois à Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui. Cependant, leurs dossiers seront transmis au bureau fédéral qui se réunira le 15 février pour décider s'ils seront évincés jusqu'à la fin de la saison. Il faut savoir en effet que la CFA n'a pas le droit de suspendre un arbitre pour une période de plus d'un mois. C'est une prérogative du bureau fédéral." Le bureau fédéral a fini lui aussi donc par avoir la même indulgence. Pas étonnant donc que les dérapages se multiplient dans le corps arbitral. SAMIR LAMARI