Réunies en conclave extraordinaire à Tizi Rached, les coordinations du mouvement citoyen, au nombre de 46, ont eu à débattre de deux points inscrits à l'ordre du jour, à savoir, l'évaluation de l'action de protestation et la préparation de la marche populaire du 12 janvier prochain. De nombreux délégués ont d'emblée émis le vœu de voir leurs “compagnons d'armes” faire un bilan objectif, sans complaisance aucune. Ainsi, s'il ressort de la majorité des interventions que le mot d'ordre de grève a suscité une adhésion massive de la population, force est de reconnaître que dans des localités entières à l'image de Draâ Ben-Khedda, Tadmaït et Draâ El-Mizan, les activités ont continué comme si de rien n'était. La non-structuration de ces régions au sein de la CADC a été l'argument invoqué pour justifier cet état de fait. Concernant le blocage des routes, la difficulté de convaincre les citoyens de l'utilité d'une telle action a été relevée par quelques intervenants. M. Aïchoun de la coordination de Tizi Rached a souligné que dès lors qu'une décision est prise à l'unanimité, tout devrait être fait pour qu'elle soit mise à exécution. Avant lui, M. Boumekla a dénoncé le peu d'empressement de certains délégués qui rechignent à aller les premiers au charbon. S'il est impossible de faire une estimation chiffrée du taux de suivi, les membres de la CADC parlent de réussite totale. Afin, d'une part, d'éviter l'effet boomerang, et d'autre part, préparer l'action du 12 janvier, la décision de suspendre la grève a été prise à l'unanimité. À noter enfin qu'une commission a été mise sur pied pour passer en revue les modalités techniques de la marche populaire prévue le premier jour de l'an berbère. D. N. DERNIÈRE MINUTE Détenus du mouvement citoyen : La demande de liberté provisoire rejetée Selon quelques avocats du collectif de la défense des détenus du mouvement citoyen, la demande de liberté provisoire pour Belaïd Abrika et ses compagnons de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou a finalement été refusée. La demande qui a été déposée, lundi dernier, auprès du parquet de Tizi Ouzou a eu une fin de non-recevoir hier après-midi. Pourtant, si une telle demande avait été déjà refusée plusieurs fois, la dernière en date avait été introduite par le collectif d'avocats bénévoles à titre humanitaire dans la mesure où l'état de santé des six détenus s'est gravement détérioré après plus d'un mois de grève de la faim. Les avocats ont décidé de faire appel. B. T.