Le réseau routier du centre-ville de Jijel a connu une nette dégradation au cours de ces dernières années suite au laisser-aller et au manque d'entretien. Une tournée dans les artères de la ville permet de faire un constat alarmant d'une ville transformée en douar. Les budgets colossaux réservés à des opérations de réfection n'ont finalement servi à rien, hormis la réhabilitation de la route reliant le quartier Ekité à la déviation de Kissir sur une distance de 800 m et dont les travaux ont duré quatre longues années. La ruelle étroite du Camp Chevalier, très convoitée par tous types de véhicules, fait désormais parler d'elle dans toute la ville, non pas pour son activité commerciale, mais pour ses nids-de-poule qui ne cessent d'endommager les véhicules. Emprunter ce tronçon de près 900 m de longueur est un véritable calvaire, soutiennent les automobilistes. Rouler en ville est devenu une épreuve d'acrobatie pour éviter les crevasses qui se comptent par dizaines. "Pour se déplacer à l'autre bout de la ville, on est contraint de passer par cette route et faire face à des désagréments (...). Pourquoi les responsables ne réagissent-ils pas ?", s'interrogent les habitants. D'une largeur de moins de 3 m, cet axe principal qui fait la jonction entre les deux parties de la ville demeure saturé depuis quelques années, à cause de la dégradation qui caractérise la chaussée et des bouchons qui se forment à longueur de journée, notamment lors du passage des bus de transport urbain. Ce tronçon routier a eu son coup de grâce à la faveur des travaux de canalisation engagés depuis presque un an. Une situation catastrophique que les services de l'APC et de la DTP peinent à résoudre pour des raisons inconnues. À l'ouest de la ville, les automobilistes et même les piétons sont plus que jamais pénalisés. D'ailleurs, un nombre d'entre eux évitent de s'y rendre pour éviter d'éventuels accidents. Les habitants, qui se sont plaints à maintes reprises de l'état de dégradation très avancée des routes, n'ont jamais obtenu de réponse positive à leurs écrits, à en croire leurs déclarations. En effet, du quartier Ekité, à la cité des 1000-Logements jusqu'à la station-service de la sortie ouest, en passant par Ben Achour, c'est tout un réseau qui attend d'être remis en état après une négligence qui a placé la ville de Jijel en bas de l'échelle au cours de ces dernières années. Les citoyens n'hésitent pas à pointer le doigt vers les responsables qui se sont succédé à Jijel sans marquer leur passage positivement. "Il fallait plutôt procéder à la réhabilitation des routes pour assurer une meilleure circulation du trafic et réduire les dangers, au lieu de procéder à de vastes opérations de démolition de maisons", peste un automobiliste. Du côté de la route reliant le lycée Terkhouche-Ahmed au barrage de police de l'Ekité, ce sont les habitants qui font le travail de l'APC en comblant les crevasses et les tranchées, tantôt à l'aide de gravats, tantôt à l'aide de ciment et de sable. "Le réseau routier nécessite un plan d'urgence pour le rendre praticable, rouler en ville est devenu un cauchemar", fulmine un automobiliste. En effet, combien d'accidents de voitures et de motos ont été enregistrés à cause des trous qui se forment ici et là, notamment après les chutes de pluie qui mettent à nu la politique de bricolage. RAYAN MOUSSAOUI