Le secrétaire général du FLN rappelle que son parti aura son candidat en 2019, suggérant presque qu'il est déjà en précampagne pour le cinquième mandat de Bouteflika. Contrastant avec l'intitulé générique portant sur une rencontre régionale des élus du FLN, le décor planté autant que le zèle légendaire aux caciques qui semble avoir fait son petit bonhomme de chemin parmi la génération dite nouvelle du vieux parti, ont déteint sur le thème devant consacrer un large débat autour de la gouvernance et le rôle des édiles selon la ligne directrice du parti. Le choix de Chelghoum-Laïd pour abriter ce conclave ne serait pas fortuit selon le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes qui ne dit pas tout à ce titre. La référence historique à la wilaya de Mila qui a enfanté Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobal, serait, en effet, réductrice des véritables desseins qui ont pesé dans le choix du lieu d'organisation de cette rencontre où pas moins de 15 wilayas de l'est du pays ont été conviées. Les mauvaises langues avancent, en effet, le poids d'un "puissant" député de la région qui vient tout juste de rallier le camp du vieux parti. Aussi, la rencontre tenue hier à la salle omnisports de Chelghoum-Laïd dans la wilaya de Mila et présidée par Djamel Ould Abbes entouré de son état-major qu'il n'hésite plus, depuis un certain temps, à qualifier d'instance dirigeante suprême du FLN, dévoile la feuille de route que s'est assignée, d'ores et déjà l'ex-parti unique. Djamel Ould Abbes ne s'en cache même pas en intimant la seule et unique directive aux élus de son parti appelés à maintenir et à multiplier les contacts avec les électeurs qui ont rendu possible la victoire du FLN lors des dernières joutes électorales. L'objectif n'étant ni plus ni moins que "l'échéance de la présidentielle de 2019", tient-il à souligner en rappelant sa panoplie d'adjectifs, parlant du parti Etat, parti au pouvoir, parti qui a donné l'indépendance à l'Algérie et première force politique du pays. Sur ce dernier point il s'enorgueillit d'ailleurs des ralliements récents qui auraient offert au FLN, selon lui, une majorité dans pas moins de 700 APC et 34 APW sur les 48 existantes. Mieux encore, le secrétaire général du FLN estime que son parti dérange de par le fait de l'évolution qualitative qu'il connaîtrait depuis au moins une année. Evolution marquée par le rajeunissement de ses rangs puisqu'il compterait désormais "70% d'élus de moins de 45 ans dont une majorité d'universitaires...". Et d'ajouter que cette dynamique escompte un retour vers le FLN fort et solidaire du défunt Cherif Messaâdia. "Autant d'atouts qui consacreraient la victoire du FLN à la présidentielle de 2019", revient à la charge Ould Abbes en rappelant que son parti aura son candidat, suggérant presque, qu'il est déjà en précampagne pour le cinquième mandat. Le documentaire inaudible digne de la propagande stalinienne, présenté en préambule à son allocution, dédié aux réalisations de l'Algérie depuis 1999 n'est pas moins un indicateur de la perspective du FLN. Aussi assommant qu'univoque, le document pèche en effet par une monotonie qui dessert plus son objet qu'il ne rend service au président Bouteflika. Il ne serait, selon Djamel Ould Abbes, qu'un petit aperçu de ce qui doit être fait prochainement puisque des instructions à toutes les mouhafadas du pays pour le recensement des réalisations de chaque wilaya ont été données et devront faire l'objet de comptes rendus précis. C'est dire que le FLN de Djamel Ould Abbes tente éperdument de reprendre l'initiative d'abord en coupant l'herbe sous le pied de zélés de la même famille politique et ensuite en se présentant en tant que chef d'orchestre de toutes les promotions et allégeances faites au cinquième mandat. Sur un autre chapitre, le secrétaire général du FLN qui a clôturé son allocution sans souffler mot sur le malaise social qui frappe le pays, est revenu à son micro pour dire que le dialogue et les négociations avec les représentants des médecins résidents et des enseignants en grève doit prévaloir et que des concessions doivent être consenties de part et d'autre car, reconnaît-il, "si le droit à la grève est reconnu par la Constitution, il est une ligne rouge à ne pas franchir : la stabilité du pays". Kamel Ghimouze